Déchu par l’Assemblée nationale et lâché par son parti politique, l’AFDC

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Jean-Marie Kalumba : à quel saint se vouer ?

C’est un vrai dilemme cornélien dans lequel est empêtré Jean-Marie Kalumba, ministre de l’Economie nationale, jusqu’au jour fatidique du mercredi 30 mars où le couperet de l’Assemblée nationale lui était tombé dessus. Ce mercredi-là, Jean-Marie Kalumba ne l’oubliera pas de sitôt. Il restera gravé dans sa mémoire comme le jour où, ligués comme un seul homme, les députés, même ceux de son « Union sacrée », (l’AFDC, son partie en fait partie) ont décidé de prononcer sa déchéance. Il est le premier ministre du gouvernement Sama Lukonde à subir une telle sanction, et même sans doute depuis vingt ans à être dans ce cas.

Dépité sans doute, mais décidé à se battre jusqu’au bout pour sauvegarder son gagne-pain, Jean-Marie Kaluma n’a pas démissionné de son maroquin, qui plus est , il a saisi la justice. En introduisant une requête à la Cour Constitutionnelle. Avec l’espoir que cette haute juridiction le remettrait en selle.

Son parti politique l’AFDC vient de trancher : Kalumba est un pestiféré. Ouste ! Il doit dégager et vite fait. Sous la signature de Madame Marie-Jacqueline Rumbu Kazang Katung, présidente a.i de l’AFDC-Alliés, une correspondance lui adressée en date du vendredi 22 avril est sans équivoque : « il sied de noter que dans votre démarche de saisir la justice, aucune instance du regroupement AFDC-Alliés, encore moins son autorité morale et président national statutaire, le sénateur Modeste Bahati Lukwebo, n’a été saisie au préalable, ni autorisé cette saisine ». Jean-Marie Kalumba est ainsi proprement désavoué et ne peut compter sur un quelconque appui de son regroupement politique. Il est même accusé de manquement à la discipline du parti. On lui rappelle d’ailleurs à mots ouverts que son mandat de ministre, il le tient de l’AFDC-Alliés qui s’est inclinée devant la sanction de l’Assemblée nationale. Et que même le conseil des ministres du 1er avril avait pris acte de cette sanction devant le chef de l’Etat qui le présidait.

Pour sonner le glas, Madame Rumbu-Kazang Katung conclut dans sa correspondance sur un ton impératif, e demandant pas de réplique : « Le regroupement AFDC-Alliés, par ma personne, vous demande de retirer , dans les 49 heures de la signature de la présente, votre requête introduite devant la Cour Constitutionnelle ».

Au fait, quels sont les péchés capitaux imputés au has been ministre de l’Economie nationale ? Citons-les : violation du code de bonne conduite de l’agent public de l’Etat pour avoir donne de l’argent à des enfants mineurs, importation des « mpiodi » namibiens alors qu’il fallait acquérir des bateaux de pêche et soutenir les pêcheurs congolais , hausse actuelle des prix de denrées de première nécessité, n’avoir pas su faire respecter le tarif des transports aériens, n’avoir pas pu mettre au pas les détaillants libanais, chinois, indiens et autres étrangers, pénurie de carburant et son prix élevé à l’intérieur du pays, et patati patata.

Le pauvre Jean-Marc Kalumba a perdu le sommeil et est sujet à des cauchemars depuis qu’il a reçu sa condamnation sans appel du parti. Il se trouve aujourd’hui devant un véritable              dilemme cornélien : doit-il persister dans son action judiciaire dans le seul but de préserver ses intérêts gastriques ou obéir à l’injonction du parti ? Dans le premier cas, Kalumba va droit vers le mur du déshonneur (la Cour Constitutionnelle le déboutera à coup sûr). Dans le second cas , il fera figure de bon disciple que le parti récupérera un bon jour dans un autre secteur de la vie. Après tout , cher Kalumba, la vie continue après un ministère et surtout, évite de boire la coupe de la honte, de l’indignité et de la bassesse.

Kalume Ben Atar  

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