Combats entre Wazalendo et M23 : le gouvernement congolais tranche!

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La situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) demeure tendue, avec des combats violents opposant les groupes d’autodéfense « Wazalendo » aux rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Cette situation a été au centre d’un briefing conjoint entre Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, et Fifi Masuka, gouverneur de la province du Lualaba, qui s’est tenu le vendredi 6 octobre 2023 à Kolwezi.

Interrogé sur la possibilité d’une intervention des Forces Armées de la RDC (FARDC) pour déloger les rebelles du M23 à la suite des succès remportés par les groupes d’autodéfense, Patrick Muyaya a rappelé la position du gouvernement congolais, qui s’en tient au cessez-le-feu convenu, tout en soulignant que les compatriotes défendant leur patrie ne pouvaient pas être qualifiés de forces négatives.

« Lorsque des compatriotes défendent la patrie, vous ne pouvez pas les qualifier de forces négatives. Il faut tenir compte des zones où ces opérations se déroulent, ce sont des zones sous occupation. En conformité avec la feuille de route de Luanda que nous suivons depuis novembre 2022, le gouvernement s’en tient au respect du cessez-le-feu et au processus que nous avons entamé », a réagi Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias.

Il a ajouté que les opérations en cours se déroulaient dans des zones sous occupation rebelle, conformément à la feuille de route de Luanda suivie par le gouvernement depuis novembre 2022.
« Nous vous avons dit lors du dernier briefing à Lubumbashi qu’il y avait précisément des difficultés dans la mise en œuvre de certaines recommandations, notamment en ce qui concerne le rôle de la force régionale. Aujourd’hui, le processus de pré-cantonnement qui devait suivre le cessez-le-feu ne progresse pas. Cela fait déjà plus d’un mois ou deux mois que nous sommes bloqués en raison de l’attitude des terroristes RDF-M23 », a dénoncé ce membre du gouvernement Sama. Patrick Muyaya a également dénoncé l’attitude des rebelles du M23, qui entravent le processus de pré-cantonnement. Il a rappelé les précédents actes de violence, notamment les massacres de Kishishe, documentés par diverses organisations, dont le groupe d’experts des Nations Unies et Human Rights Watch. Face à de telles atrocités, le ministre de la Communication et des Médias a souligné que les compatriotes se voyant confrontés à de telles menaces ne pouvaient pas rester passifs.

Et d’ajouter:
« Il vous souviendra d’ailleurs que l’année dernière, il y a eu les massacres de Kishishe. Tous ces faits sont bien documentés, que ce soit par le rapport du groupe d’experts des Nations-Unies, par notre propre rapport dans le dernier livre blanc, ou encore par des organisations crédibles comme Human Rights Watch. Comment voulez-vous alors que des compatriotes qui voient leurs femmes être violées, leurs enfants être agressés, ne se lèvent pas pour défendre leurs territoires ? Vous avez également pu constater que le Rwanda a été sanctionné par le gouvernement américain. C’est justement en raison du travail qu’ils accomplissent avec les M23, en kidnappant les enfants et en les enrôlant de force, faisant ainsi de ces enfants de simples chairs à canon. Ils s’inscrivent dans tout ce que nous déplorons ».

Le gouvernement congolais suit de près la situation et rejette toute tentative de récupération ou de stigmatisation des communautés. Des mécanismes ont été mis en place pour encadrer les personnes souhaitant rejoindre la réserve de l’armée.
Et de conclure: « Nous, en tant que gouvernement, suivons évidemment cette question de près. Nous observons une certaine agitation, car lorsque des sujets comme celui-ci sont abordés, il y a immédiatement un bouclier que nous cherchons à prendre pour justifier nos actions. Je ne voulais pas entrer dans ces considérations, mais il est essentiel de comprendre que le gouvernement provincial du Nord-Kivu a rappelé que toutes les communautés doivent être protégées et qu’aucune forme de violence, quelle qu’en soit l’origine, ne peut être acceptée au sein de nos communautés. Nous surveillons de près tous ces éléments, et nous espérons que le processus dans lequel nous sommes engagés aboutira. C’est peut-être à travers la réalisation de ce processus que nous pourrons mettre fin à tout ce que nous constatons. De plus, pour nos compatriotes, une réserve armée de défense a été mise en place, avec un mécanisme pour encadrer tous ces compatriotes prêts à défendre la patrie ».
La ville stratégique de Kitshanga a été reprise par les « Wazalendo » après de violents affrontements avec les rebelles du M23 qui ont duré 72 heures. Selon la société civile locale, ces combattants d’autodéfense ont été accueillis en héros par la population de Kitshanga. Des vidéos de leur victoire sont devenues virales sur les réseaux sociaux.
V.T.

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