Benz Bozi Boziana, l’un des poids lourds de la musique congolaise

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Bozi Boziana est né Benoit Mbenzu Ngamboni Bokili alias Grand-Père. Bozi Boziana a vu le jour le 28 septembre 1951, à Kinshasa (RDC). Il est le fils de Louis Benzu Bolia et de Josephine Mayenga. C’est en 1966 que cet originaire de la province de Bandundu embrasse la carrière musicale par l’orchestre Bamboula de Nedule Papa Noël. Le jeune Benoit évoluera ensuite aux côtés de Pépé Kallé, Madilu Système, Afro-Pop Air-Marine, et autres.

En 1972, le jeune chanteur va intégrer Minzoto Wela-Wela de Père Buffalo où il évoluera avec Johnny Massacre alias Takinga, Ambele Mondo, Epineron, Chora Maillot Jaune, Malembé Chant et Soulé. De retour d’une tournée européenne, Bozi Boziana sera approché par Evoloko afin de l’accompagner dans la chanson « Ndonge’ » composé par Ilo Pablo. Entre 1972 et 1974, l’artiste récoltera plusieurs succès croissants dans divers orchestres avec lesquels il se produit. BoziBoziana est parmi les principales vedettes de Zaïko Langa Langa. C’est précisément en 1974 qu’il adhère à cet orchestre de renom,  mais sa carrière est marquée par une grande errance.

L’artiste connaît un succès époustouflant par sa chanson « Ndendeli », qui a fait mouche. Ses amis, de l’orchestre Les Casques Bleus, le font participer à l’enregistrement de leur disque qui connaît un énorme succès. Toujours en 1974, Papa Wemba, Evoloko et Mavuela Somo quittent Zaïko  Langa Langa, et Bozi Boziana les rejoint dans un nouvel orchestre appelé « IsifiLokolé ». Cet orchestre a connu une série de conflits entre les différents dirigeants. Ces désaccords internes ont alors poussé Papa Wemba, Mavuela Somo et d’autres à quitter Isifi Lokolé.

Cet orchestre ne tiendra pas longtemps, ce qui poussera Bozi Boziana à suivre son ami Papa Wemba dans son nouveau groupe avec Mavuela Somo : « Yoka Lokolé ». Ce groupe aura beaucoup de succès, mais à la fin de l’année 1976, Papa Wemba est reparti fonder Viva La Musica. YokaLokolé perdit sa popularité et Bozi Boziana partit en 1977. Pendant quelques mois, BoziBoziana était en duo avec Efonge Gina, un autre membre de Zaïko Langa Langa, enregistrant quelques tubes tels que Selemani (crédité à BoziBoziana) et Libanko na ngai (Gina). En juin 1977, Gina quitte Zaïko Langa Langa pour Le Tout Grand Libanko et Bozi Boziana reprendra sa place dans son ancien groupe, Zaïko Langa Langa, avant d’être compté parmi les fondateurs de Langa Langa Stars (avec Evoloko Joker) en 1981.

C’est durant l’année 81, que le producteur Verckys Kiamuangana convainc BoziBoziana d’abandonner Zaïko LangaLanga afin d’accéder à Langa Langa Stars avec Evoloko Joker, DindoYogo, Kisangani Espérant, RoxyTshimpaka, Djuna Djanana et Djo Mali, on les appelle les  Sept Patrons. Mais malheureusement, LangaLanga Stars n’a duré que quelques années. Juste après, BoziBoziana rejoint un autre grand groupe congolais, « Choc Stars » de Ben Nyamabo, où il est resté jusqu’en novembre 1985. Avec Choc Stars, Bozi Boziana a enregistré certaines de ses chansons les plus célèbres comme : « Sandu Kotti », « Alena », « Mbuta Mutu », « Sssi », « Retrouvailles à Paris  », « Tshala », « Arlette Lukaku » et tant d’autres. A ce stade de sa carrière, Bozi Boziana est devenu une célébrité incontestable et il a décidé de créer son propre groupe. C’est en 1986,  que Bozi Boziana va créer son nouveau groupe appelé « Anti-Choc » qui est devenu l’un des principaux groupes Soukous (rumba congolaise) de la République Démocratique du Congo.

Le nom « Anti-choc » a été choisi afin de souligner son appartenance à la tradition de Zaïko Langa Langa qui se faisait appeler « Anti-choc Tout choc Zaïko Langa Langa ». De nombreux artistes talentueux ont joué dans ce groupe au fil du temps dont : « Fifi Mofudé », « Djonolo », « Koffi Alibaba », « Wally Ngonda  »,« Rigo Star », « Jolie Detta », « NgounaLokito », « Déesse Mukangi », « Scola Nza-wisa », « Miel », « Betty Bis Kindobika », « Marthe La Mugenia », « Ngimbi Yespe », « Mimi Ciel », « Déo Brondo », « Mi-Flo La Rose », « Maoussi Solange » et tant d’autres. Le premier guitariste de ce groupe est venu de Stukas, l’orchestre de Lita Bemba. Le surnom de Dodoly était « machine à coudre », à cause de la rapidité avec laquelle ses doigts glissaient sur la manche. Cet orchestre a bougé Kinshasa avec des tubes tels que : « La Reine de Sabah », « Doukouré », « Zakayi », « Lubuaku-Pénitencier», « Mansanga », « Tembe na Tembe », « Israël Terre Promise », « Muanamawa », « Père Noël Confiance », « Masumu Akeyi », « Soleil des îles », « Emotion », « Ba Bokilo », « Palpitations », « Flo d’amour », « Bibi », « A mourir d’aimer » et tant d’autres.

Le grand-père Bozi fut l’un des premiers à gagner le Kora Awards en 1999. Il reçut son prix en présence de Nelson Mandela et Michael Jackson, en Afrique du Sud. Depuis 1986, l’année de sa création jusqu’aujourd’hui, Anti-choc tient bon devant toute l’adversité. Sa discographie est tellement riche que nous ne pouvons pas citer toutes les chansons. Mais nous pouvons encore vous énumérer quelques titres : « Mbanziya Kamundele », « Les Refoulés de Schengen », « Banaya Saint-Gabriel », « Ekeko », « Epanza », « L’heure de Vérité », « Jeu Muké », « Héros ya Congo », « Fiko Fikofio », etc. Bozi Boziana, est après Franco Luambo Makiadi et Rochereau Tabu, l’artiste qui a réussi à faire éclore bon nombre de vedettes féminines, dont : Déesse Mukangi, Betty Bis, Jolie Detta, Mi-Flo La Rose, Marthe La Mugenia, etc. Son groupe Anti-Choc est une véritable école de formation de laquelle sont sortis beaucoup de musiciens congolais talentueux. C’est une pépinière de la musique congolaise. C’est depuis 1985 que Bozi Boziana est basé en Europe avec sa femme Faty et leurs enfants. Depuis lors, l’artiste est entre deux avions, à cheval entre Paris et Kinshasa pour ses affaires et sa carrière. Cette année, il fêtera ses 71 ans, mais ce qui est vrai, Bozi Boziana est grand-père dans l’âme, mais non physiquement, car en le regardant de près, il donne l’impression de grandir et non de vieillir. Nous lui souhaitons une bonne continuation, et qu’il devienne physiquement grand-père afin de goûter les fruits de son travail.

Majoie Kisalasala

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