Béatification d’un congolais à Rome Floribert Bwana Chui élevé au rang de « Bienheureux »

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A la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, Rome (Italie), le feu Floribert Bwana Chui Bin Kositi a été béatifié, dimanche 15 juin 2025, journée  dédiée en la solennité de la Sainte Trinité, au cours d’une grande cérémonie eucharistique ayant rassemblé plusieurs fidèles venus des différents coins du monde. Cette reconnaissance de l’église catholique arrive dix-sept ans après son assassinat.

En cette messe concélébrée par le Cardinal Fridolin Ambongo, archevêque métropolitain de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, on a noté la présence des autorités congolaises,  notamment la ministre des Affaires sociales et le vice-ministre en charge des Affaires coutumières, ainsi que plusieurs autres Congolais venus célébrer un de leurs compatriotes, devenu un modèle d’intégrité et d’honnêteté.

En 2023, le pape François avait reconnu Floribert Bwana Chui comme «martyr de l’honnêteté et de l’intégrité ». La plupart de fidèles congolais ont découvert ce nom, au cours d’une catéchèse animée par le Souverain pontife pour les catéchistes et jeunes catholiques de la RDC, le 02 février 2023, au stade des Martyrs.

Un modèle d’honnêteté et d’intégrité

Alors âgé de 26 ans, Floribert Bwana Chui Bin Kositi a été tué pour avoir refusé l’introduction des produits alimentaires périmés en provenance d’un pays voisin de la République démocratique du Congo. A cette époque, Bwana Chui occupait le poste de directeur provincial à  l’Office de contrôle congolais, OCC.

Doux d’apparence, mais avec un caractère fort et une foi infaillible, Bwana Chui a fait preuve d’une résistance exemplaire devant la corruption et contre les menaces de mort. Cette attitude n’est pas simplement une leçon de foi et de moralité, mais bien plus une preuve d’humanisme et de patriotisme à prêcher partout dans le monde.

Dans un monde où nombreux auraient préféré prendre l’argent au détriment du bien-être des autres, lui, a plutôt choisi défendre l’intérêt d’un plus grand nombre en payant de sa propre vie, tel un véritable disciple du Christ.

A ce titre, Bwana Chui rejoint deux de ses compatriotes déjà élevés au rang de « Bienheureux », notamment Anuarite Nengapeta et Isidore Bakandja.

Un exemple à imiter

Au Saint siège, le pape Léon XIV a reçu, lundi 16 juin 2025, une délégation congolaise ayant pris part à la béatification de Floribert Bwana Chui. Face à celle-ci, le Souverain Pontife présente le nouveau «Bienheureux » comme un « ferment de paix » à imiter par les autres jeunes africains. « Un martyr africain, sur un continent riche en jeunes, démontre comment ces derniers peuvent être un ferment de paix désarmée et désarmante. Un laïc congolais met en lumière la valeur précieuse du témoignage des laïcs et des jeunes », a-t-il déclaré.

La résistance de Bwana Chui devant la corruption dépasse le pape Léon qui s’interroge : « D’où un jeune homme pouvait-il tirer la force de résister à la corruption enracinée dans la mentalité courante et capable de toutes les violences ? ».

Un espoir de paix pour un peuple meurtri

Concélébrant la messe de béatification de Floribert Bwana Chui, le cardinal Fridolin Ambongo voit par l’élévation de ce compatriote, un signe de la présence de Dieu pour un peuple meurtri, dans un contexte de guerre dans la partie-Est de la RDC.

« La béatification de Floribert Bwana Chui, au cœur d’une crise sécuritaire dans l’Est de la RDC est un signe de la présence de Dieu au milieu de son peuple meurtri », a dit l’archevêque de Kinshasa.

Il a poursuivi ses dires en annonçant l’adoption, dans un proche avenir des orientations pastorales contre la corruption gangrénant la société congolaise par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).

Enock Nseka

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