Le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, est revenu, lors du Conseil des ministres du vendredi 3 octobre dernier, sur l’appréciation du franc congolais, évaluée à près de 9 %, suite à la récente baisse du taux de change survenue deux semaines auparavant en République démocratique du Congo.
« Cette évolution positive résulte de la conjugaison d’actions volontaristes et de facteurs conjoncturels favorables », a reconnu le président de la République, tout en félicitant le gouvernement et la Banque centrale du Congo (BCC) pour la mise en œuvre de politiques budgétaires et monétaires appropriées ayant permis cette appréciation de la monnaie nationale.
Parmi les stratégies adoptées par le tandem gouvernement–BCC, figurent notamment la forte demande de franc congolais par les banques commerciales, la ponction de liquidités opérée par le Trésor public dans le cadre des échéances fiscales, ainsi que les interventions ciblées sur le marché de change par la vente de devises. « Ces acquis démontrent que, lorsqu’elles sont conduites avec discipline et cohérence, nos politiques économiques peuvent produire des résultats concrets et renforcer la confiance des opérateurs économiques ainsi que des citoyens », indique le compte rendu du Conseil des ministres.
Pour maintenir durablement cette stabilité monétaire, le chef de l’État insiste sur la nécessité d’une politique budgétaire rigoureuse, alignée sur l’objectif de stabilisation, afin de limiter les pressions inflationnistes et de réduire significativement les risques de dépréciation à venir. Par ailleurs, Félix Tshisekedi appelle à une nouvelle approche des politiques économiques, visant à stimuler la demande du franc congolais et à renforcer sa crédibilité, afin d’éviter un retour à la hausse du taux de change.
Toutefois, le président alerte le gouvernement et la BCC sur les pratiques spéculatives constatées sur le marché des changes. Ces spéculations entraînent des écarts de taux entre cambistes et sèment la confusion au sein de la population.
Face à ces dérives, le président de la République a instruit le gouvernement et la Banque centrale du Congo à prendre, de manière concertée, des mesures immédiates et vigoureuses afin de réduire les pratiques spéculatives, d’harmoniser le fonctionnement du marché de change et de consolider la dynamique positive observée.
Actuellement, le taux de change se négocie entre 2 400 et 2 450 CDF pour 1 dollar américain sur le marché parallèle (taux des cambistes). Dans le même temps, les effets de cette appréciation du franc congolais commencent à se faire sentir sur certains produits de première nécessité. À titre illustratif, le prix d’un plateau d’œufs est passé de 17 000 à 14 800 CDF, tandis que le pain « Kanga journée » est désormais vendu à 400 CDF. D’autres produits de base pourraient également suivre cette tendance dans les prochains jours.
EnockNseka