Avec ses diverses potentialités en tous genres

0
320

Le Kongo Central pourrait devenir le deuxième poumon économique de la RDC

Quand on parle du Kongo Central, on pense en premier lieu au port de Matadi, à l’exploitation pétrolière à Moanda, mais jamais aux richesses de son sous-sol, un des mieux nantis en minerais après le Grand Katanga. Parmi la panoplie des minerais dont regorge la province du Kongo Central citons : le cuivre, la bauxite, le plomb, le zinc, le vanadium, le phosphate, l’or, le diamant, le manganèse, le marbre, les granites noir et rose, le sel gemme, le fer, le talc, le kaolin, la barytine, le sable, les asphaltites, le calcaire, le quartzite, la pyrite.

A l’époque coloniale, le cuivre et le vanadium ont connu une brève exploitation dans le territoire de Madimba et dans la localité de Mbamba Kilenga. Dans les années 50, le cuivre fut exploité en carrières avec gradins successifs et avait pu produire annuellement 2.600 tonnes. L’exploitation souterraine envisagée ne put se concrétiser avec l’arrivée de l’indépendance. Mais les réserves en cuivre demeurent pour autant et il ne tient qu’au gouvernement de l’impulser de nouveau. Du traitement métallurgique de ce minerai, on a pu dégager du germanium et du palladium. Les réserves de cuivre, plomb, zinc et vanadium sont localisées à Bamba Kilenda à 60 kilomètres à vol d’oiseau de Kinshasa, dans la Lukaya, territoire de Madimba. Elles se chiffreraient, selon les estimations faites il y a quelques années à 2 millions de tonnes, dont 220 à 240.000 tonnes non enrichies.     

Le gisement de bauxite s’étend sur la localité d’Isangila, du côté droit du fleuve Congo à 15 kilomètres en amont de Matadi, jusqu’à la mission catholique de Kai-Mbaku. Ses réserves probables sont évaluées à plus d’un milliard de tonnes tandis que celles prouvées vont de 150 à 250 million de tonnes. En voici leur composition minéralogique : gibbsite, goethite, hématite, liménite, chlorite, anatase.  

Quant au phosphate, son gisement est étendu sur les terrains côtiers du Mayombe, de l’Angola jusqu’en République du Congo, essentiellement à Fundu-Nzobe, Ngundji, Mvuangu et Kanzi.  

Le sable et les calcaires asphaltiques comprennent un espace de 120 kilomètres de longueur et 30 de largeur, allant de la côte atlantique jusqu’à l’enclave de Cabinda. Les réserves en calcaire sont d’une valeur inestimable. Les cimenteries CINAT et CILU, à en croire les spécialistes n’ont pas à ce jour, entamé le centième de celles-ci. Pas étonnant alors qu’avec ces réserves,  Jean Bamanisa, gouverneur de l’Ituri (en congé actuellement pour cause d’état de siège) et homme d’affaires, ait décidé d’implanter sa cimenterie dans le Kongo Central.    

Les réserves en calcaires asphaltiques sont de 5 millions de mètres cubes de bitume dans l’ensemble du secteur minéralisé. Dans le seul secteur de Mavuma, on les estime à plus de 211 millions de mètres cubes. Dans les années 50, ce bitume a permis en exécution du programme décennal 1950-1959, l’asphaltage des routes suivantes :  Boma-Tshela (120 km -1952), Base de Kitona-Moanda (1953) et Moanda-Banana (8 km 195 ») sans compter l’asphaltage des principales artères de la base de Kitona, des camps résidentiels des cadres et travailleurs de Mavuma.

En dehors de ces gisements reconnus et certifiés, existent d’autres indices métallifères, qui doivent faire l’objet d’une exploitation plus approfondie pour en évaluer les réserves, la teneur et l’extension tant horizontale que verticale. Il s’agit de l’or et du diamant, actuellement exploités exclusivement de manière artisanale dans les cours d’eau. Le manganèse est signalé dans plusieurs endroits de la province, et essentiellement dans la Manianga. Les analyses en laboratoire ont démontré que le manganèse de Luozi est de bonne qualité avec des teneurs non enrichies variant de 60 à 75% en bioxyde de manganèse.

Le Kongo Central peut aussi se vanter de posséder trois sortes de marbre ( rose, gris et sombre) utilisés dans l’ornementation et la construction, principalement dans le territoire de Songololo.

On ne saurait clore la nomenclature de toutes les richesses du sous-sol du Kongo Central sans parler de l’énorme potentiel hydroélectrique d’Inga. Dans sa phase finale, ce barrage hydroélectrique, estiment les connaisseurs, peut alimenter presque toute l’Afrique en électricité.

Au vu des immenses potentialités minières et de l’énormité de sa capacité hydroélectrique, on ne comprend pas pourquoi jusqu’ici, tous les gouvernements successifs, de Kasavubu à Tshisekedi en passant par Mobutu et les Kabila, n’ont pas focalisé leurs efforts dans des projets de développement des gisements miniers du Kongo Central. La donne changera-t-elle désormais avec la construction du port en eaux profondes de Banana ? Pour servir de détonateur à l’essor de l’exploitation des minerais du Kongo Central ?

Kalume Ben Atar

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici