Sama Lukonde parviendra-t-il à sauver le pays du naufrage ?
A moins de vingt mois de nouvelles élections, le Premier ministre Sama Lukonde, dont les ministres sont désormais dans le viseur des députés nationaux, porte une lourde responsabilité : celle de modifier la courbe ascendante de la pauvreté dans le pays à travers des actions concrètes.
Le premier chantier de visibilité est bien sûr les infrastructures de communication où plusieurs chantiers ont été ouverts, mais souffrent du temps rallongé d’exécution pour plusieurs raisons dont la principale est le financement. C’est le cas des projets « Zéro trou », « Tshilejelu »… Ces projets sont tellement importants qu’ils sont destinés à briser l’enclavement de nombreux territoires du pays pour faciliter la mise sur pied d’un marché domestique de près de 80 millions de consommateurs.
SOURIRE
Le deuxième chantier qui peut ramener rapidement le sourire aux Congolais est celui de l’électricité sans laquelle il est difficile d’entreprendre de grands projets surtout dans le domaine de la transformation (mines, produits agricoles, déchets…). A ce niveau, le monopole éternel de la société publique SNEL constitue un blocage aux efforts du gouvernement au moment où le pays est béni par plusieurs sources d’énergie (solaire, thermique, hydro-électrique…) à mettre à la disposition des privés. Ces opérateurs qui peuvent être des locaux ou des étrangers peinent à pénétrer ce marché couvert comme d’un omerta.
Le troisième chantier est celui de l’insécurité non seulement dans la partie Est du pays, mais aussi dans les villes urbaines devenues de véritables repaires des jeunes désœuvrés vivant sur le dos de paisibles citoyens. Ces jeunes opérant en groupes sèment la terreur dans les villes malgré les initiatives de réintégration amorcées par le Gouvernement, notamment à Kaniama Kasese. Arriver à absorber cette masse de jeunes à travers la formation aux métiers grâce à des organismes du genre INPP et leur procurer des emplois dans des domaines tels que l’agriculture, le tourisme, l’environnement… suffirait pour créer un léger mieux-être au sein des populations.
TENTATION
Du côté de l’Est, le même effort doit être déployé pour bâtir un mur qui empêche les jeunes à céder à la tentation des groupes armés pour tuer leurs propres parents. Il est question pour ces provinces non seulement de réorganiser l’administration, mais encore de créer des emplois à travers des projets intégrateurs dans les différents domaines de la vie publique.
Enfin, l’amnistie fiscale tant redoutée permettrait de sortir du ghetto près de 80 pourcents d’opérateurs économiques fuyant les taxes et impôts pour opérer à ciel ouvert et bénéficier de la protection de l’Etat. Ainsi, le gouvernement pourra mettre la main sur plus de 20 milliards de dollars qui circulent dans le secteur informel, loin des caisses publiques ou bancaires à cause de la méfiance.
Ces fonds couplés au budget de l’Etat, on atteindrait facilement 30 milliards de dollars pour accélérer les différents chantiers qui peinent à décoller. Ce miracle reste possible à moins d’être pragmatique en évitant des promesses non basées sur des fondements sûrs, comme les promesses des pays occidentaux prêts à changer de casaque au bruit des peupliers.
BRAVOURE
Sama Lukonde peut-il sauver le mandat de Félix Tshisekedi marqué par des querelles politiciennes avec le FCC, le coronavirus, la guerre en Ukraine, la lutte acharnée contre les groupes rebelles à l’Est, les grèves répétées du personnel du secteur public ? L’histoire nous parle des étrangers comme Joseph, Mardochée… qui ont sauvé des gouvernements étrangers de la détresse (Egypte, Babylone). L’heure n’a-t-elle pas sonné pour que des personnages hors pairs sortent le Congo d’une pauvreté qui le maintient au bas du classement des pays les plus pauvres de la planète, alors que toutes ses ressources naturelles plaident pour qu’il soit parmi les grands ?
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