Muyaya a déposé auprès du gouvernement l’avant projet de décret du statut du journaliste
L’espace médiatique congolais est depuis quelques années émaillé par les personnes non qualifiées pour ce métier, donnant ainsi place à des antivaleurs comme les fakenews, le coupage, la désinformation, les propos diffamatoires, et tant d’autres vices. En un mot comme en mille, il s’agit tout simplement d’un fourre-tout qui ne dit pas son nom.
Plusieurs fois interpellé au sujet de l’insalubrité du métier de journaliste en RDC, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya vient d’amorcer la procédure d’assainissement et de professionnalisation de cette profession. C’est au cours du conseil des ministres du vendredi 21 avril qu’il a déposé sur la table du gouvernement l’avant projet du décret portant statut du journaliste œuvrant en RDC en vue de son examen et approbation.
De ce fait, Patrick Muyaya a fait savoir dans son compte rendu l’importance de ce projet de décret visant à améliorer le travail du journaliste dans les dimensions professionnelle, sociale et économique. « L’objectif poursuivi est de faciliter le travail de salubrité médiatique et de la construction d’une presse plus professionnelle, libre et économiquement viable, afin de mieux contribuer au développement de notre pays », a dit le ministre de la Communication et Médias.
Toujours dans le cadre du combat d’assainissement de l’espace médiatique en RDC, le ministre de tutelle, Patrick Muyaya avait pris langue avec le nouveau président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et Communication (CSAC), Christian Bosembe, afin de peaufiner des stratégies ad hoc.
APPUI FINANCIER AUX MEDIAS
Ce qu’il faut également relever dans le discours de Patrick Muyaya est la dimension économique des médias œuvrant au pays. A ce sujet, plusieurs médias, voire organes de presse, vivent actuellement aux dépens des mécènes et hommes politiques. Par défaut d’un financement de l’Etat, la presse est lamentablement vouée au phénomène « journaliste de la main tendue ». Coupage ici, coupage là-bas!
Dans un passé récent, les médias et la presse vivaient de la publicité des produits et des services proposés par des entreprises. A ce jour, avec l’apogée de l’Internet, les médias tout comme la presse semblent abandonnés à leur triste sort. Et pour survivre, nombre des médias et professionnels de la presse se sont lancés au service des politiciens, d’où la source de plusieurs pratiques déplorées.
IMPROVISATION A LA PRESSE
En RDC, n’importe qui peut s’improviser journaliste. D’où l’apparition des appellations péjoratives telles que « journaliste par révélation », « journaliste ambulant », « journaliste parachutiste », « journaliste mouton noir », « journaliste militant » etc. Comment avoir une presse professionnelle quand ceux qui l’exercent n’ont aucune qualité reconnue ou sont au service d’un x ou y politicien ?
En outre, il est utile de passer également un coup de balai sur le phénomène « journaliste et attaché de presse ». Comment peut-on informer avec objectivité quand l’on travaille pour un ministère par exemple ? Ces deux métiers, journalisme et attaché de presse, ont des similitudes, mais sont diamétralement opposés de par leurs motivations et missions.
Espérons que l’avant projet du décret initié par le ministre de tutelle, Patrick Muyaya, servira à protéger et améliorer le métier des professionnels des médias et à améliorer les conditions de vie de ceux-ci.
Enock Nseka