Le 30 août dernier, Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu a été le théâtre de ce que l’opinion nationale appelle désormais une boucherie. En effet, des membres d’une secte mystico-religieuse au nom barbare ont été pratiquement massacrés par la Garde républicaine de l’avis de tous les témoins.
Les premières enquêtes menées par la délégation interministérielle conduite par le vice- Premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité Peter Kazadi et dont faisait partie son collègue de la Défense Jean-Pierre Bemba Gombo, le vice-ministre de la Justice et l’auditeur général des Fardc, ont conduit à l’arrestation de deux colonels et de quatre caporaux du même corps d’armée soupçonnés d’avoir usé de la force brutale avec armes létales contre des manifestants désarmés.
Comme conséquence immédiate, le gouverneur militaire Constant Ndima a été rappelé à Kinshasa pour « consultation ».
On en sait un peu plus aujourd’hui. Si l’ancien gouverneur militaire n’a peut-être pas écopé d’une sanction disciplinaire, du moins, il a été évincé de son poste. En effet, il a été remplacé à la tête de la province par le général Peter Cirimwami comme gouverneur ad intérim de la province du Nord-Kivu.
L’annonce de la nouvelle de ce remplacement a été rendue public par le VPM de la Défense nationale, Jean-Pierre Bemba. “Le VPM, ministre de la Défense nationale et anciens combattants a pris un arrêté portant nomination d’un gouverneur militaire intérimaire. Comme vous le savez, nous sommes dans un état de siège qui a ses exigences, le gouverneur Constant Ndima étant rappelé à Kinshasa en concertation, il n’est pas bon qu’il reste un vide d’autant plus que le gouverneur a le rôle de Commandant des opérations militaires qui se passent ici. Voilà pourquoi le Commandant Suprême a demandé au VPM, ministre de la Défense nationale et anciens combattants de pourvoir à ce vide en désignant un intérimaire, c’est le général Cirimwami”, a dit Peter Kazadi devant la presse.
Pour autant, la situation reste tendue à Goma où l’on a enregistré des troubles dans plusieurs quartiers, notamment à Ndosho, Katoyi,Office 1. Ces troubles sont consécutifs au refus des adeptes de l’église messianique Uwezowaneno/Wazalendo qui réclament d’abord la libération des 143 de leurs fidèles.
Kalume Ben Atar
