Le président de la République, Félix Tshisekedi, a échangé le week-end dernier avec la diaspora congolaise à Bruxelles, capitale belge, où il séjournait dans le cadre du Global Gateway Forum.
Face à ses compatriotes vivant en Belgique, le chef de l’État a répondu à plusieurs questions, notamment sur la tenue d’un dialogue national inclusif et sur sa main tendue à son homologue rwandais, Paul Kagame.
Concernant l’organisation du dialogue national, le Président Tshisekedi s’est montré intransigeant quant au profil des participants. Il se dit favorable à un dialogue, mais pas avec n’importe qui.
Ainsi, il a clairement précisé que les participants doivent d’abord condamner l’agression dont est victime la République démocratique du Congo.
« Pas de dialogue avec les émissaires des agresseurs »
« On veut un dialogue entre Congolais qui sont tous contre cette agression. La seule chose que je demande à ceux qui réclament ce dialogue, c’est de nommer et condamner l’agresseur », a déclaré Félix Tshisekedi.
Sans détour, il a exclu toute discussion avec ceux qui, selon lui, défendent les intérêts des agresseurs : « Il n’est pas question de dialoguer avec des émissaires des agresseurs qui, une fois à la table, ne parlent que de leurs intérêts », a-t-il insisté.
Tirant les leçons des dialogues précédents, le Président Tshisekedi a catégoriquement rejeté l’idée d’un dialogue qui aboutirait à des mixages, brassages ou à l’intégration d’éléments inféodés au sein des institutions de la République.
Le Pacte social pour la paix en danger
Par sa position intransigeante sur les profils des participants au dialogue national inclusif, Félix Tshisekedi semble couper l’herbe sous les pieds du tandem ECC-CENCO.
Porté par les confessions religieuses à travers le duo ECC-CENCO, le Pacte social pour la paix et le vivre ensemble prône un dialogue inclusif réunissant toutes les parties concernées par la crise, y compris l’opposition armée.
Selon les Pères religieux, ce dialogue vise à aborder les causes profondes des crises sécuritaire et politique qui secouent la RDC. Une démarche soutenue par une grande partie de l’opposition, qui y voit un moyen de désamorcer les tensions et de rapprocher les acteurs politiques aux positions divergentes.
Par ailleurs, ce Pacte se veut un cadre de concertation élargi aux pays de la région des Grands Lacs, dans l’objectif de mettre un terme à la spirale de violences qui endeuille les populations de la sous-région, et en particulier celles de la République démocratique du Congo.
Cependant, là où le bât blesse, c’est au niveau de la qualité des participants et des intentions qui les animent.
De son côté, le chef de l’État, Félix Tshisekedi, insiste sur un dialogue sincère, exclusivement entre Congolais unis par une même lecture de la situation sécuritaire, et prêts à placer l’intérêt national au-dessus des calculs personnels ou partisans.
E.N.