Après la bagarre sauvage à Johannesburg

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Denis Kadima : péchés originels, indignités et bourdes opérationnelles ?

Une bagarre sauvage a éclaté à Johannesburg dimanche parmi les fervents soutiens du pouvoir autour de Denis Kadima, président de la CENI. Deux tendances se dégagent. Dorénavant dans les milieux du pouvoir, le débat ne s’articule qu’autour de l’opportunité ou pas de virer le président de la CENI, un homme sulfureux et  contesté, y compris dans les sérails du pouvoir. L’homme accumule péchés originels, indignités et bourdes opérationnelles.

Félix Tshisekedi est soucieux de l’avenir du processus électoral. En présence d’Emmanuel Macron, il a fait part de son embarras entre suspendre le processus d’enrôlement ou le poursuivre malgré les incertitudes sécuritaires des provinces sous état de guerre. Tout à ses côtés, le président français avait renouvelé la volonté de la communauté internationale de voir la RDC honorer le principe d’élections inclusives. Une inclusivité qui renvoie à la recomposition de la CENI, en y intégrant des représentants de l’opposition politique et de la société civile marginalisée, cas de l’Église catholique (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC). Principe renouvelé par l’Union européenne le jeudi 09 mars à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) . En effet, une délégation de l’Union européenne (UE) , conduite par Yamina Guerfi, chargée du groupe Afrique au service européen pour l’action extérieure a exprimé le même avis à Bienvenu Ilanga Lembow, 1er vice-président de la centrale électorale au cours d’une séance de travail à la CENI. “Nous sommes le groupe qui prépare au niveau de Bruxelles les décisions de l’Union européenne pour le compte de l’Afrique subsaharienne. Comme vous le savez, l’Union européenne attache beaucoup d’importance à l’inclusivité et à la transparence des élections. Donc, c’était une séance de travail pour voir comment la CENI prépare concrètement la tenue des élections de décembre 2023”, avait confié Yamina Guerfi à l’issue d’un court échange avec l’autorité de la CENI.

FONDS ELECTORAUX INTROUVABLES

Des agents électoraux des cycles passé et présent frondent la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et son leader Denis Kadima Kazadi pour des arriérés de salaires. D’abord, les agents ayant œuvré lors des opérations électorales du cycle dernier et dont les émoluments n’ont jamais été régularisés. Situation qui énerve à la fois la société civile que les partis politiques qui craignent que des agents ayant accumulé une dizaine de mensualités non payées soient exposés à toute forme de manipulation de la part des forces politiques et sociales engagées dans le processus électoral. Alors que le gouvernement congolais ne cesse de se féliciter de la hausse des recettes du trésor, l’institution de gestion des élections broie du noir et ne sait à quel saint se vouer. Il y a aussi le personnel récemment engagé par l’équipe Kadima pour prendre en charge l’opération d’identification et enrôlement des électeurs. Ces agents mal encadrés accusent de longs mois d’impaiement faute d’argent.

LE MONNAYAGE DES CARTES

De l’ouest à l’est et du centre au sud du pays, les opérations d’identification et enrôlement des électeurs se font payer. Ainsi, l’opération légalement gratuite et destinée à l’ensemble du peuple congolais s’est transformée en business occasionnel. Des agents électoraux, agents de police et autres intervenants opérationnels fixent le prix d’enrôlement selon leur bon vouloir. Les uns à 5, 10 ou 20.000 francs congolais et les autres en dollars américains. Rien que cet aspect d’incivisme viole la loi. En démocratie, tout monnayage de l’opération devrait nécessiter la suspension du processus électoral afin de corriger les imperfections, recycler le personnel et remanier son management.

DERNIERE SOLUTION

L’expert électoral n’a pas fait preuve de la différence souhaitée entre le cycle électoral présent et les cycles antérieurs, surtout le tout dernier qui a excellé dans les imprécisions des scores finaux de l’élection présidentielle de 2018. Denis Kadima qui donnait l’impression de venir remédier aux faiblesses rencontrées s’illustre chaque jour par un spectaculaire décalage de compétence entre ses propres capacités très limitées en matière électorale et la hauteur de la tâche d’un point de vue de la technicité électorale attendue. Aussi, se demande-t-on à l’Union sacrée, comment évoluer paisiblement avec une autorité électorale totalement contestée et incapable d’assurer la conduite stable du processus électoral.

J-P E

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