Après Kabund

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Le duo Bahati-Kabuya mis à l’épreuve

Les concertations organisées dernièrement au sein de l’Union sacrée pour la gestion des postes de Gouverneurs de provinces ont suscité plus de mécontentements que d’harmonie au sein de la plateforme politique proche du Chef de l’Etat.

Loin de jouer à l’équilibrisme pour contenter les différents partenaires en présence, le duo Bahati-Kabuya semble avoir privilégié les candidats des partis qui comptent. Parmi les partenaires lésés, on retrouve au front de cette offensive les membres de la mosaïque du PPRD qui espéraient enfin être récompensé après avoir livré leurs dos aux attaques de toutes sortes pour la mise en place de l’Union sacrée. Certains ont carrément été radiés du PPRD et du Front commun pour le Congo au nom de l’option qu’ils ont levée de saisir la main tendue par le Chef de l’Etat.

RECOMPENSES

D’aucuns en animal politique éprouvé s’attendait à des récompenses de taille, notamment à travers des portefeuilles dans le Gouvernement, les entreprises publiques et la diplomatie. Mais, les dirigeants de l’Union sacrée ont choisi le contrepied des attentes de ces alliés de circonstance, les obligeant à prendre leur mal en patience jusqu’au moment X. Les élections dans les Assemblées provinciales litigieuses constituaient donc une occasion rêvée pour certains de réaliser leur projet, mais le partage des postes tel qu’effectué dernièrement les a totalement décontenancés. Ils ont compris qu’en Afrique les alliances ne valent que le temps de leurs signatures. Un peu comme les Romains qui étaient prompts à changer les termes de leurs alliances avec les rois alliés.

Près de deux mille ans après, cette politique demeure d’usage sur la scène politique congolaise où les acteurs ne cessent de décrier des comportements contraires à la morale. Ce qui explique le caractère peu durable de la plupart d’accords politiques et les divorces avec            éclat entre opérateurs politiques surtout une fois le but poursuivi est atteint. On se quitte avec fracas comme si on ne se connaissait pas.

ENJEUX ELECTORAUX

Est-ce le même sort qui s’abat sur l’Union sacrée maintenant que les enjeux électoraux de 2023 font monter l’adrénaline dans les rangs des partis politiques ? Ses dirigeants n’agissent-ils pas désormais sous cette pression au point de marcher sur les intérêts d’autres partenaires dont la contribution est non négligeable dans la construction de l’édifice Union sacrée ? Une chose est certaine. L’enjeu de l’élection de nouveaux gouverneurs est tel que celui qui contrôlera les provinces aura un pas en avance par rapport à ses concurrents. De deux,  il faut des plateformes et des partis politiques qui disposent des moyens importants pour bien quadriller les territoires maintenant que le Front commun pour la Congo est déterminé à récupérer le pouvoir perdu en décembre 2018.

Pour ramener la paix dans la barque Union sacrée de la Nation, d’aucuns en appellent à l ‘intervention du Chef de l’Etat, autorité morale de cette famille politique pour départager les protagonistes. Si le « mal » n’est pas corrigé en amont, on craint que les Romains s’empoignent lors du partage des postes dans les entreprises publiques. Une cinquantaine de portefeuilles seront, à cet effet, à pourvoir non pour redresser ces sociétés dans le coma, mais d’abord pour contenter des alliés politiques.

Et pourtant, ces entreprises engagées dans une réforme depuis 2007 ont besoin d’un management moderne pour relancer leurs activités en attirant des investisseurs à même d’y glisser des milliards de dollars dont le pays ne dispose pas. Sur le plan diplomatique, il faudra désigner des candidats à même de porter haut le flambeau hisser par le Chef de l’Etat qui a consacré le plus clair de son temps à plaider la cause du Congo dans les forums internationaux. Un effort à ne pas dilapider en y plaçant des ambassadeurs qui  ne sont pas préparés à cette grande mission.

JP Ebonga

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