Appréciation du Franc congolais Qui dicte le taux sur le marché des changes en RDC ?

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Le franc congolais continue de s’apprécier sur le marché des changes en République démocratique du Congo, entraînant une forte baisse du taux de change. Cette situation alimente également une spéculation intense chez les cambistes.

Le lundi 13 octobre 2025, le dollar américain se négociait entre 17 700 et 19 000 CDF sur le marché parallèle, alors que la Banque centrale du Congo (BCC) fixait le taux officiel à 2 309,5 CDF pour un dollar. Un écart important subsiste donc entre le taux officiel et celui appliqué dans le circuit informel.

Cette volatilité du taux de change semble profiter à certains cambistes véreux, au détriment de la population, qui peine à comprendre qui, des autorités ou de ces opérateurs informels, contrôle véritablement ce secteur.

A ce jeu, s’invitent les supermarchés et les réseaux de télécommunications qui, à leur tour, s’adonnent également à la spéculation du taux de change. Certains opérateurs de télécommunications ont carrément bloqué l’option de conversion de monnaie.

Une coordination des politiques budgétaire et monétaire

Selon les autorités compétentes, l’appréciation du Franc congolais face aux devises étrangères résulte d’actions concertées entre le gouvernement congolais et la Banque centrale du Congo, notamment à travers des politiques budgétaires et monétaires adaptées.

Parmi ces mesures, la BCC a injecté près de 50 millions de dollars américains sur le marché des changes et abaissé le taux directeur pour encourager la stabilité monétaire.

« Nous disposons de plus de 7 milliards USD de réserves de change. Cela permet à la Banque centrale d’intervenir efficacement sur le marché en injectant des devises », a expliqué André Wameso, à propos de l’origine des 50 millions USD récemment mis en circulation pour soutenir le Franc congolais.

Une stratégie éphémère ?

Au sein de l’opposition, des voix s’élèvent contre la forte baisse du taux de change. Pour plusieurs membres de la classe politique, la stratégie monétaire mise en place par la BCC n’aura qu’un effet temporaire sur le marché.

Seth Kikuni, opposant politique, qualifie la politique monétaire du gouverneur de la Banque centrale de « spectacle trompeur ».

« Les 50 millions de dollars injectés représentent notre épargne collective. Les utiliser pour manipuler le taux de change revient à vendre les meubles de la maison pour acheter des provisions », a réagi le président du parti Piste pour l’émergence. Il s’interroge ensuite : « Que se passera-t-il quand il n’y aura plus de meubles à vendre ? », insinuant un risque d’épuisement des réserves de change.

Appel à la fin de la spéculation

Face à cette spéculation autour du taux de change, une partie de la population congolaise exhorte les autorités, tant du gouvernement que de la BCC, à sanctionner sévèrement les cambistes véreux.

Des appels à des contrôles sur le terrain, menés par les services compétents, se multiplient afin d’en finir avec le phénomène du « taux volontaire », qui suscite une vive inquiétude au sein de la population.

D’un côté, il s’agit d’empêcher que cette mesure salutaire soit détournée par certains pour s’enrichir illicitement. De l’autre, il est impératif de rétablir l’autorité de l’État et de protéger les citoyens contre ces pratiques abusives.

 

Enock Nseka

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