Le détournement présumé de 19 millions USD, impliquant l’ex ministre de la Justice, Constant Mutamba, s’approche peu à peu à son dénouement. Ce mercredi 13 août 2025, la Cour de Cassation a poursuivi son instruction juridictionnelle avec l’audition de l’expert bancaire de la Rawbank, les plaidoiries et le réquisitoire du ministère public.
Dans son réquisitoire, le ministère public a requis une condamnation de 10 ans de prison ferme et travaux forcés contre le prévenu Mutamba qu’il qualifie de « délinquant » , pour tentative de détournement des deniers publics.
Selon l’avocat général près la Cour de Cassation, Sylvain Kaluila, il ne s’agit pas d’une simple question de détournement, mais plutôt « une question morale, une question de confiance et une question de justice » .
« Nous pensions que l’on pouvait s’arrêter à populariser, à désacraliser le palais de la Justice en y tenant des meetings, des discours politiques. Mais, aller jusqu’à toucher aux deniers publics comme s’il s’agissait de ses propres deniers, cela est plus que criminel » , a laissé entendre cet avocat de la République.
Le ministère public reproche aussi à l’ancien patron de la Justice d’avoir puisé dans le compte Frivao, placé sous la tutelle dudit ministère, des fonds destinés à indemniser les victimes de la guerre six jours, pour la construction d’une prison à Kisangani.
Rappelons que lors de son passage, l’expert bancaire de la Rawbank a confirmé l’existence d’un compte « courant » au nom de la société Zion Construction Sarl, dans lequel seul le responsable désigné de cette société peut effectuer des opérations.
Mutamba plaide non coupable
Prenant la parole à son tour, le prévenu Constant Mutamba, ex ministre de la Justice, a plaidé non coupable, tout en appelant la Cour a dire le bon droit.
L’ancien ministre de la Justice dit regretter que la justice qu’il a servie lui arracher son honneur, sa crédibilité, sa dignité et son directeur de cabinet. « Si je gênais, il y a eu un remaniement et on allait me faire partie. Mais, ils ont préféré la justice » , a déclaré Constant Mutamba qui, reprenant un passage biblique, dit croire en l’intervention divine.
Un verdict « historique » attendu
Après avoir écouté toutes les plaidoiries, la Cour a pris l’affaire en délibération et renvoyé la prochaine audience pour le 27 août prochain, au cours de laquelle elle va rendre son verdict.
Enock Nseka


