A l’approche des échéances électorales

0
92

Jean Louis Esambo invite les politiciens aux débats loyaux

Face à la montée des discours haineux et tribaux, Jean Louis Esambo, professeur et doyen de la faculté de droit à l’Unikin [Université de Kinshasa] s’exprime: «il va falloir que le débat politique soit un débat loyal, équilibré ou qui tient compte de sa position et de la position de l’autre. Ça ne sert à rien d’inciter les gens à la haine tribale».

A l’approche des échéances électorales en République démocratique du Congo, la «guerre des propos» n’attend pas le début de la propagande.

Malheureusement, il s’agit des propos à caractère tribal et haineux, lesquels ne cessent pas de progresser à pas géants dans la sphère politique congolaise. Pour le Professeur Jean Louis Esambo, il n’est pas acquis au départ que l’appartenance à une tribu ou l’usage d’un discours tribal soit une garantie pour accéder aux fonctions publiques ou à un mandat électif.

De ce fait, cet éminent juriste a martelé sur les conséquences néfastes que peut engendrer un discours à caractère tribal et haineux.

«Le discours de la haine est de plus en plus ressenti dans la sphère politique à l’approche des élections. Un discours apparemment innocent au départ peut être à la base de beaucoup de faits demultiplificateurs, notamment  à des guerres ou conflits communautaires ou à des actes qui enfreignent  la loi pénale», a averti Jean Louis Esambo. Par ailleurs, le professeur Esambo déplore la répression du tribalisme par le code pénal qui, estime-t-il, apparaît de plus en plus insignifiante au regard de l’ampleur que prend ce phénomène.

Parce que, renchérit l’enseignant en droit, lorsque l’on fait mal l’usage du tribalisme, cela peut amener à l’extermination d’une tribu et cela peut constituer un génocide ou un crime contre l’humanité.

En outre, le professeur Esambo explique que le tribalisme en soi n’est pas une mauvaise chose parce que signifiant l’appartenance d’un individu ou d’un groupe d’individus à un groupe social qui se retrouve au niveau de sa tribu.

Par contre, poursuit-il, c’est l’usage que l’on fait du tribalisme qui pose problème. Si celui-ci est fait dans le sens de stigmatiser un individu ou un groupe d’individus n’appartenant pas à sa tribu ; à le dénigrer, à proférer des propos injurieux ou menaçants ou en menaçant son intégrité physique, en ce cas-là,  le tribalisme est condamné par la loi pénale.

S’agissant des mesures fortes pour lutter contre ce fléau qu’est le tribalisme, le professeur Esambo a encouragé la proposition de loi initiée par le député national Gary Sakata. En effet, cette proposition de loi vise à renforcer la répression du tribalisme à partir d’abord de l’auteur, de ses complices et co-auteurs et de toute personne qui bénéficierait de l’acte du tribalisme.

De plus celle-ci se répartit sur trois dimensions à savoir: répressive, préventive et pédagogique, éclaircit le professeur Esambo.

Enock Nseka

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici