Processus électoral: la CENI parviendra-t-elle à enrôler les 109.442 électeurs à Kwamouth en dépit de l’insécurité grandissante?
Dans la recherche d’un processus électoral totalement inclusif, la Commision électorale nationale indépendante (Ceni) veut tenter de faire passer le chameau par le chas de l’aiguille: c’est ce à quoi ressemble l’enrôlement des électeurs dans le territoire de Kwamouth (Maï-Ndombe) où les violences interethniques sont toujours actives.
Alors que la Ceni a déjà fixé son calendrier pour l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs à Kwamouth pour la période du 26 juin au 10 juillet 2023, la société civile locale trouve cette décision « précipitée » au vu de l’insécurité persistante dans cette partie du pays.
Interviewé par nos confrères d’ACTUALITE.CD, Martin Suta, président de la société civile du Kwamouth estime que le moment est mal choisi par la Ceni qui, selon lui, doit refaire son état des lieux sur la situation sécuritaire dans ce territoire avant de lancer une opération de telle envergure.
« C’est trop vite lancé parce que dans l’ensemble, il y a des sites où la fréquentation n’est pas toujours possible, lancer directement l’enrôlement, ça va causer un problème. Nous ne refusons pas l’enrôlement dans le territoire, c’est notre droit. Mais il faut aussi voir le contexte dans lequel on va l’organiser. Il serait important de restaurer d’abord la sécurité parce que nous craignons la mort. Jusque-là l’axe Kwamouth-Masiambio il n’est pas sécurisé, en allant vers Fadiaka des troubles continuent. La CENI a-t-elle bien réfléchi ? A-t-elle fait l’état des lieux pour lancer cette opération? », se demande Martin Suta.
Pour le président de la société civile de Kwamouth rien ne sert de courir, d’abord la paix et le reste s’ensuivra facilement. « L’État doit chercher d’abord à rétablir la paix dans le territoire pour occasionner le retour de tout le monde. Le faire rapidement comme ça, c’est comme si ça se faisait à la hâte ».
Signalons que Kwamouth représente 109. 442 électeurs, selon les statistiques avancées par la Ceni. Un chiffre significatif au regard de nombre des sièges parlementaires qui peuvent en sortir. Mais, la priorité est la paix, au moins que les autorités compétentes aient mis en place des mécanismes appropriés pour encadrer cette opération d’enroulement des électeurs.
Joseno Nseka