Dans une interview accordée le week-end au journal Afrique de TV 5 Monde, Adolphe Muzito est formel quant à la rupture de ses relations avec son ancien acolyte Martin Fayulu. La rpture a été consommée depuis que Fayulu, oublieux des conventions et des statuts de la plateforme Lamuka, a dénié la présidence tournante à Nouvel Elan de l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito. Mais le vase a débordé quand ce même Fayulu, dont d’ailleurs le parti politique Ecidé n’a de visibilité qu’à Kinshasa et encore dans une seule commune (Ngaliema)a décidé de s’allier « à ceux qui ont créé la situation du chaos électoral que nous déplorons et pour laquelle, d’ailleurs, Lamuka est née comme force de résistance, force de pression sur le pouvoir pour qu’on ait les réformes nécessaires, afin que tout ce qui s’est passé en 2018 ne se reproduise pas » dixit Muzito.
Un autre grief reproché à Fayulu par Muzito est son vagabondage politique. A en croire l’autorité morale de Nouvel Elan, Fayulu ne flirte pas seulement avec l’ancien président de la République Joseph Kabila, mais aussi avec Moïse Katumbi. Or, on ne sait pas si Kabila est encore avec Tshisekedi, jusqu’à preuve du contraire. Qui pis est, le même Fayulu a donné son allégeance à Katumbi qui, après avoir été avec Lamuka, avait basculé à l’Uion sacrée avant d’en claquer la porte.
Et ce n’est pas tout en termes de griefs contre Fayulu. N’a-t-il pas malgré les ententes au Parlement à travers son parti et ses députés, tout comme il a participé au gouvernement, toujours par des personnes interposées de son parti Ecidé ? Résultat de la légèreté de Fayulu, si l’on en croit Muzito, il est parmi les hommes qui ont voté la loi sur la Ceni, contre laquelle le Premier ministre honoraire s’est battu. Muzito ne s’en cache d’ailleurs pas : il n’a aucune confiance dans cette Ceni, car elle n’est pas neutre, mais plutôt politisée. Et Muzito doute qu’elle puisse être capable de conduire le processus électoral de décembre 2023 dans le délai.
Et comble de l’ironie, le même Fayulu veut aujourd’hui se présenter comme le combattant contre la configuration actuelle de la Cour Constitutionnelle. Et voilà, pour toutes ces raisons, Muzito a décidé de couper les ponts entre lui et Fayulu. Donc, la rupture est consommée entre les deux leaders de Lamuka. Reste à savoir maintenant qui va porter l’étendard de ce regroupement politique qui n’est d’ailleurs pas reconnu auprès des instances qui s’occupent des formalités d’agrément. Kalume Ben Atar