Muzito-Fayulu : rupture définitive

0
135

Dans une interview accordée le week-end au journal Afrique de TV 5 Monde, Adolphe Muzito est formel quant à la rupture de ses relations avec son ancien acolyte Martin Fayulu. La rpture a été consommée depuis que Fayulu, oublieux des conventions et des statuts de la plateforme Lamuka, a dénié la présidence tournante à Nouvel Elan de l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito. Mais le vase a débordé quand ce même Fayulu, dont d’ailleurs le parti politique Ecidé n’a de visibilité qu’à Kinshasa et encore dans une seule commune (Ngaliema)a décidé de s’allier « à ceux qui ont créé la situation du chaos électoral que nous déplorons et pour laquelle, d’ailleurs, Lamuka est née comme force de résistance, force de pression sur le pouvoir pour qu’on ait les réformes nécessaires, afin que tout ce qui s’est passé en 2018 ne se reproduise pas » dixit Muzito.

Un autre grief reproché à Fayulu par Muzito est son vagabondage politique. A en croire l’autorité morale de  Nouvel Elan, Fayulu ne flirte pas seulement  avec l’ancien président de la République Joseph Kabila, mais aussi avec Moïse Katumbi. Or, on ne sait pas si Kabila est encore avec Tshisekedi, jusqu’à preuve du contraire. Qui pis est, le même Fayulu a donné son allégeance à Katumbi qui, après avoir été avec Lamuka, avait basculé à l’Uion sacrée avant d’en claquer la porte.

Et ce n’est pas tout en termes de griefs contre Fayulu. N’a-t-il pas malgré les ententes au Parlement à travers son parti et ses députés, tout comme il a participé au gouvernement, toujours par des personnes interposées de son parti Ecidé ? Résultat de la légèreté de Fayulu, si l’on en croit Muzito, il est parmi les hommes qui ont voté la loi sur la Ceni, contre laquelle le Premier ministre honoraire s’est battu. Muzito ne s’en cache d’ailleurs pas : il n’a aucune confiance dans cette Ceni, car elle n’est pas neutre, mais plutôt politisée. Et Muzito doute qu’elle puisse être capable de conduire le processus électoral de décembre 2023 dans le délai.

Et comble de l’ironie, le même Fayulu veut aujourd’hui se présenter comme le combattant contre la configuration actuelle de la Cour Constitutionnelle.  Et voilà, pour toutes ces raisons, Muzito a décidé de couper les ponts entre lui et Fayulu. Donc, la rupture est consommée entre les deux leaders de Lamuka. Reste à savoir maintenant qui va porter l’étendard de ce regroupement politique qui n’est d’ailleurs pas reconnu auprès des instances qui s’occupent des formalités d’agrément.

Kalume Ben Atar         

 Lutte contre le « kulunisme »

Cesser les déclarations de bonne intention et passer à l’acte

Lors de la quatre –vingt-quinzième réunion du conseil des ministres présidée en télé travail par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, ce dernier s’est appesanti sur la recrudescence du banditisme urbain et de la délinquance juvénile dans certaines villes du pays. C’est bien bon de clamer haut et fort que « l’inquiétante montée et la persistance des faits de banditisme et de délinquance juvénile dans certaines grandes villes du pays constituent une préoccupation majeure du gouvernement », mais ce que les populations vulnérables à ces phénomènes attendent, c’est le passage à l’action concrète.  En effet, ce n’est pas en déclarant que le kulunisme tout comme le banditisme urbain préoccupent le gouvernement, que ces phénomènes disparaitront. Au contraire, si  le gouvernement veut vraiment éradiquer ceux-ci, il doit , si besoin, prendre des mesures impopulaires peut-être, mais qui peuvent s’avérer nécessaires.     

La traque devrait commencer avec tous ces garnements dits shégués, qui constituent le vivier de futurs de futurs kulunas. Une traque impitoyable qui viderait nos villes de ces futurs gibiers de potence et graine de prisons. Pourquoi , en y mettant les moyens, ne les parquerait-on pas dans des centres de formation professionnelle si le gouvernement mettait les moyens adéquats pour ce faire ? De un. De deux, identifier tous les kulunas, ce qui n’est pas difficile, car les éléments de la Police qui pactisent avec eux en partageant chanvre et alcool de tous genres les connaissent. Tout comme les quartiers dans lesquels ils habitent. Kaniama Kasese a encore et besoin des bras. D’où l’impératif de créer des « Kaniama Kasese « dans toutes les provinces. De trois, il y a une forme de kulunisme sur laquelle l’Etat ferme malheureusement les yeux : celle constituée par les soi-disant « chargeurs » qui gravitent autour des parkings pour usagers de transport public. Qui parmi ceux-ci ne connaît pas l’endroit où il peut prendre son transport pour se rendre à la destination de son choix ? Ces usagers de transport public ont-ils besoin d’un « chargeur » pour monter dans le taxi, le taxi-bus ou le bus de sa destination ?  Car, qu’on se le dise, c’est parmi ces chargeurs que se recrutent les voleurs de perruques, des téléphones portable, les pick-pockets, etc. Quatre, il faut mettre une fois pour toutes de l’ordre dans la corporation des « wewa », ces motards-taxi qui croient créer leur Etat dans l’Etat congolais. Parmi eux, beaucoup se livrent au vol à l’arraché, les fameux « pustura ». Enfin, beaucoup de policiers sans formation, devraient être remerciés ou alors subir une formation réelle. Il en va de même des militaires. Pour la simple raison que dans leurs rangs, la plupart se livrent à des cambriolages, ou apportent leur aide aux bandits.

L’opinion espère que dans sa prochaine réunion, dont la convocation a été prévue dans les tout prochains jours, le Premier ministre Sama Lukonde, tiendra compte de tous ces facteurs. Car, il ne suffira pas simplement de dégager avec les ministères sectoriels et les services concernés , une fois pour toutes, « un plan robuste et holistique, assorti des moyens, en vue de l’éradication totale et définitive de ce phénomène, notamment le phénomène kuluna à Kinshasa ».

Ce n’est pas en recrutant des policiers que le Premier ministre viendra à bout du phénomène kuluna ou du banditisme urbain. D’ailleurs, avec quel argent seront-ils pays quand ceux sont en service, se plaignent des conditions misérables dans lesquelles ils vivent, faute d’une enveloppe salariale à même de leur permettre de nouer les deux bouts du mois ? Non, Excellence Monsieur le Premier ministre, cessons de parler et passons aux actes.

Kalume Ben Atar   

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici