Un possible report des élections en vue

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Félix Tshisekedi dans l’embarras entre la sécurité et le vote en RDC

Les mots « report et glissement » ne font pas partie du dictionnaire électoral du président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), mais l’on ne peut pas s’empêcher de se demander si le climat sécuritaire du pays ne fera-t-il pas obstacle à la bonne foi de Dénis Kadima, lui, qui rassure de respecter le délai du calendrier électoral. 

D’abord, c’est le président de la République Félix Tshisekedi qui a, récemment, émis des doutes sur la tenue des élections en décembre 2023 au cas où la situation sécuritaire au Nord-Kivu restait stationnaire. Le premier citoyen de la République démocratique du Congo a épinglé et soulevé cet embarras consistant à choisir entre élection et situation sécuritaire lors de la conférence de presse animée conjointement avec son homologue français, Emmanuel Macron.

 « Le processus électoral étant entamé, nous avons tiré suffisamment la sonnette d’alarme pour dire que s’il y a risque de dérapage, ce n’est pas à cause des autorités du pays ni des responsables de la Ceni ; c’est simplement dû au fait que nous sommes un pays agressé par le Rwanda, l’agression à laquelle a fait suite un déplacement massif des populations, d’électeurs qui pouvaient être en ce moment en train d’être enrôlés, mais qui malheureusement ne peuvent pas à cause du fait qu’ils sont loin de leurs bases », a indiqué le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi.

Par conséquent, Félix Tshisekedi entrevoit un retard dans la tenue du calendrier électoral. «  Et à cause de cela, nous risquons de prendre du retard dans l’enrôlement, et s’il y a retard dans l’enrôlement, il y aura retard dans le vote de la loi sur la répartition des sièges », a prévenu le garant de la nation.

Toutefois, le chef de l’Etat congolais n’est pas le seul à voir les choses de cette façon. Il y a aussi le député national Eliezer Ntambwe qui a tranché sans tergiverser pour la sécurité et le social du pays  au détriment des élections prévues en décembre de cette année. « Evidence : nous devons faire le choix entre la sécurité, le social et les élections. On ne peut pas tolérer que dans un pays qui est attaqué et dont la sécurité de ses compatriotes pose problème, qu’on se concentre sur la tenue des élections, alors même que le social (développement) demeure un combat », a tweeté l’élu de Lukunga.

Un bis repetita des scrutins de 2018 ?

L’histoire ne nous sert pas seulement à connaitre les événements du passé, mais aussi et beaucoup à apprendre des erreurs commises dans le passé. De ce point de vue, les élections de 2018 ont tellement de leçons à enseigner à l’actuel gouvernement. Pour un petit rappel, les populations de Beni, Butembo (Nord-Kivu) et Yumbi (Maï-Ndombe) avaient été privées des élections, en 2018, pour cause de l’insécurité grandissante que vivaient ces zones. Une exclusion justifiée, mais qui n’a pourtant pas persuadé les électeurs de ces coins du pays, dont certains avaient tenté en vain d’organiser le vote à leur manière.

Aujourd’hui, c’est au tour des territoires de Kwamouth (Maï-Ndombe), Irumu et Djugu (Ituri) ainsi que Rutshuru, Nyiragongo, Masisi et la ville de Goma (Nord-Kivu) où l’insécurité sévit et fait des nombreux déplacés internes en RDC.  Est-ce qu’il faut se passer de ces populations comme ce fut le cas lors des récentes élections ?

C’est à ce niveau que la population congolaise doit méditer sérieusement sur la théorie de l’échelle des valeurs. Sans oublier ce dicton : « entre  deux maux, on choisit le moindre mal ».

Enock Nseka 

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