Entre méfiance et peur d’échouer

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Le PPRD dit un non catégorique à la Ceni de Kadima

Malgré que l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs poursuit son chemin et tend même à sa fin dans la première aire opérationnelle, Denis Kadima peine encore à convaincre toutes les parties prenantes à ce processus électoral. C’est le cas du Parti du peuple pour la Reconstruction et la démocratie, PPRD, qui se montre catégoriquement opposé à celles-ci et appelle ses militants à ne pas s’enrôler. Craignant des élections truquées au profit du pouvoir actuel. Selon Ferdinand Kambere, cadre du Pprd, l’actuel processus électoral n’inspire pas confiance. Il accuse la Ceni de vouloir organiser des élections non transparentes pour favoriser la fraude électorale. S’il l’on peut résumer les déclarations de ce cadre du parti du président honoraire Joseph Kabila Kabange, l’on peut conclure que le Pprd n’est pas intéressé par les élections de 2023.

Il ne reste pratiquement plus de temps pour faire machine arrière pour ce parti de l’opposition cher à Joseph Kabila. Et de nombreux observateurs craignent la disparition de cette formation politique au cas où ses dirigeants ne se ravisent pas avant la clôture de l’opération de la révision du fichier électoral.

Certains caciques du Pprd qui ne s’imaginaient pas écartés de la bataille électorale, se sont vite reconvertis en partisans de l’Union sacrée. Evariste Boshab, Tunda ya Kasende, Norbert Basengezi sont les tout récents démissionnaires de ce parti. Peu d’analystes politiques ne pouvaient prédire un tel revirement de la dernière minute, pour des gens qui ont tenu le combat de l’opposition pendant quatre bonnes années, mais ils ont finalement jeté l’éponge et cédé à l’envie du pouvoir.

Mais, pour combien de temps le Pprd va encore résister dans la politique de la chaise vide? Sachant que la plupart des cadres de ce parti ont occupé des hautes fonctions au pays, aujourd’hui ils sont renvoyés au « chômage politique », comme le disent certains partisans du pouvoir actuel.    

Cela ne serait-il pas une fuite en avant pour ce parti politique qui n’a pas réussi à conserver le pouvoir, après l’échec de son candidat à la présidentielle de 2018 ? Ou cela ne serait-il pas plutôt pour n’avoir pas trouvé un candidat valable pour succéder à leur autorité morale ? A quoi auront donc servi les consultations récemment amorcées par Joseph Kabila ? Autant de questions qui taraudent l’esprit de plusieurs compatriotes.

Il sied de rappeler qu’aux dernières élections, le Pprd avait perdu la présidentielle après avoir aligné Emmanuel Shadari comme candidat de la plateforme politique Front commun pour Congo. Celui-ci avait terminé, après le vote, à la troisième place : synonyme d’échec, pour un suffrage au premier tour. Par ailleurs, le FCC, dont Joseph Kabila est l’autorité morale, avait gagné plusieurs sièges à l’Assemblée nationale, et avait, par conséquent, la majorité parlementaire qu’il perdra avec la création de l’Union sacrée qui a débauché plusieurs de ses députés.

Le PPRD isolé par l’opposition?

La non participation du Pprd au processus électoral actuel  semble ne pas intéresser d’autres partis de l’opposition qui sont concentrés à l’enrôlement de leurs potentiels électeurs. L’opposition est de plus en plus  dispersée, après l’échec de la dernière tentative de s’unir lors des élections de 2018.

La bataille électorale de 2023 transparait comme l’image d’un combat sans merci. Résultat ou conséquence : il faut se préparer sur tous les compartiments. Manquer l’étape de la révision du fichier électoral est comparable à un avion qui rate son décollage. Et ce n’est sûrement pas le moment pour boycotter le processus.

Actuellement, le Pprd est quasiment le seul parti qui nage à contre courant de la Ceni. Une posture qui ne lui permet pas de faire changer l’avis de Denis Kadima qui pourrait se contenter de la position des autres partis de l’opposition qui se font enrôler sans trop de problèmes.

Certes, la Ceni a pour mission d’organiser des élections consensuelles, inclusives, libres et transparentes, mais serait-elle prête à se soumettre aux exigences du Pprd? A cette question, nous répondrons aux jours à venir.

Enock Nseka

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