Depuis la première vague de Coronavirus apparue en République démocratique du Congo en 2019, plusieurs mesures ont été prises pour le combattre. Des services spécialisés et circonstanciels ont été créés à cet effet et placés sous la tutelle du ministère de la Santé. Comme dans le cas d’Ebola, une autre maladie aussi meurtrière, des fonds ont été alloués pour combattre ce nouveau fléau planétaire venu du fin fond de l’Empire du milieu céleste, autrement dit la Chine. Des campagnes de sensibilisation ont été rondement menées pour mettre à l’abri de la contagion le peuple congolais par le biais des mesures-barrières : lavage des mains, port obligatoire des cache-nez, distanciation sociale et même dans les cas graves, confinement.
Sur le terrain, le secrétariat technique de la lutte contre cette maladie est régi par l’INRB (Institut national de recherche biomédicales), sous le pilotage du docteur Jean-Jacques Muyembe, une sommité dans le domaine de recherche sur les maladies virales et bactériennes.
DILAPIDATION
Il se trouve malheureusement que les responsables congolais qui doivent assurer la lutte contre le Coronavirus (aujourd’hui dans sa quatrième vague avec des mutations : omicron et delta) ont failli à leur mission, se contentant plutôt de mettre dans leurs poches les fonds destinés à combattre cette épidémie dangereuse. En l’espace de moins de trois ans, le ministère de la Santé, a vu défiler à sa tête trois médecins. D’abord, le docteur Olly Ilunga, purgeant actuellement une lourde peine de prison pour avoir détourné les fonds affectés à la maladie à virus Ebola dans les provinces du Nord-Kivun et de l’Ituri. Remplacé par le médecin Eteni Longondo, membre du parti au pouvoir, Udps, la population congolaise avait poussé un soupir de soulagement. Se disant qu’un monsieur dont le parti politique régnait sur les destinées du peuple congolais et qui visiblement, intériorisait la devise chère au président Tshisekedi- le peuple d’abord- ne pouvait se préoccuper principalement et prioritairement que de la santé de ses compatriotes. Le peuple se trompait lourdement. Eteni Longonda a été convaincu de la mauvaise gestion des fonds mis à sa disposition dans la lutte contre la Covid-19. Après un bref séjour à la prison de Makala, il a été remis en liberté. Les loups ne se mangent pas entre eux, c’est bien connu de tout le monde. Aujourd’hui, les rênes du ministère de la Santé sont aux mains de Jean-Jacques Mbungani. Jusqu’ici, pas des zones d’ombre. Mais, n’existent-elles pas pour autant ? Voire.
Un proverbe dit avec pertinence : jamais deux sans trois.
En effet, à voir comment les malades de la Covid-19 sont traités en RDC, on est en droit de se demander la destination que prennent tous les fonds destinés à combattre la maladie. Car, si la vaccination est gratuite, il n’en est pas de même du test. Et pourtant, dans les communications officielles, tout ce qui concerne la Covid-19 est proclamé gratuit. Il n’en est rien. A l’INRB comme dans tous les centres annoncés pour prendre en charge les Congolais désireux de connaître leur état, relativement à ladite maladie, il faut débourser. Cela va de 30 à 50 dollars américains. Et pour les voyageurs comme à l’externe, l’obtention d’une carte certifiant la vaccination contre Covi-19 relève simplement d’un tour de passe-passe. Avec un échange de dollars contre une carte de vaccination
Dans un pays où le commun des mortels vit avec moins de deux dollars par jour, faire payer le test de Covid-19, n’est-il pas le moyen le plus sûr de pérenniser la pandémie ? Surtout que l’argent récolté par les nombreux services créés pour la cause n’atterrissent pas dans les caisses publiques. En fait, en RDC, le coronavirus enrichit les responsables affectés à sa lutte et est devenu un véritable fonds de commerce pour tous ceux-ci, qui devraient enlever leurs blouses blanches de médecins pour revêtir le costume noir des croque-morts.
Tuka Kiese Kia Kanda Jaspin