Protection de la biodiversité

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Bazaiba rejette la facilitation du Rwanda aux discussions à la COP15

A la COP15 à Montréal (Canada), la Vice-Premier ministre en charge de l’Environnement et Développement durable, Ève Bazaiba, Ève Bazaiba, récuse la facilitation du Rwanda dans les négociations sur la protection de la biodiversité.

Selon Bazaiba, 

Dans une déclaration faite à l’occasion, la RDC a des difficultés à siéger dans une négociation dirigée et facilitée par le Rwanda alors qu’il soutient les terroristes qui s’évertuent dans notre pays depuis 20 ans. « Nous avons encaissé des pertes énormes de biodiversité. Nous n’avons rien contre une personnalité que je respecte bien, le Rwanda. Ils ont détruit l’environnement, la biodiversité et la communauté internationale se tait alors que le pays que nous représentons a une solution mondiale. Nous émettons donc des réserves de la RDC à participer à une négociation où on parle de la protection de la biodiversité sous la facilitation du Rwanda », a-t-elle déclaré.

Elle a également appelé tous les pays participants à la COP15 à aider la RDC à trouver la paix et à faire taire les armes face à son voisin.

PACTE DE PAIX

L’espoir de sceller à Montréal un « pacte de paix avec la nature » d’ici 2030 est encore suspendu à d’importants points de blocages. Revue des principaux problèmes à résoudre pour éviter un accord au rabais d’ici le terme de la COP15 le 19 décembre.

– 30% de la planète protégée? L’objectif phare de protéger 30% des terres et des mers d’ici 2030 ne fait toujours pas consensus. Alors que scientifiques et ONG estiment qu’il en faut 50% pour enrayer la crise de la biodiversité.

A ce jour, 17% des terres et 8% des mers sont protégées, mais pour certains pays la marche à franchir en huit ans est trop haute.

La définition même d’une aire protégée est encore très débattue: faut-il comptabiliser seulement les zones « hautement ou totalement » protégées? Doit-on y prohiber toutes les « activités nuisibles à l’environnement »?

La plupart des pays en développement, critiques de l’approche conservationniste du Nord, mais aussi certains pays riches veulent des aires protégées où « un usage durable » des ressources (bois, minerais, poissons…) reste autorisé. A l’inverse, des ONG craignent de voir naître des « parcs sur le papier ».

– Quid des 70% restants de la planète? Un déficit d’ambition sur les autres objectifs, décisifs pour la biodiversité sur les 70% restants de la planète, inquiète aussi fortement. « Si le cadre mondial est faible, nous nous y opposerons certainement et nous encouragerons les parties à ne pas le signer », met en garde Brian O’Donnell, directeur de l’ONG Campaign for Nature.

Les négociateurs doivent préciser la feuille de route pour 2030 d’ici lundi: faut-il s’engager à restaurer 20%, 30% ou des milliards d’hectares de terres dégradées?  A diviser au moins par deux la circulation des espèces invasives? A réduire l’usage des pesticides et des engrais de moitié? Sur ce dernier point, l’Union européenne est isolée et pourrait devoir céder.

– Populations autochtones, dont les territoires abritent 80% de la biodiversité restante sur Terre, s’inquiètent particulièrement de manquer de garanties pour les protéger du « colonialisme vert » que pourrait relancer l’accord.

« C’est nous qui fournissons les solutions: vous pouvez être nos partenaires mais vous ne pouvez pas nous évincer », a déclaré samedi Valentin Engobo, chef du village de Lokokama, connu pour ses tourbières dans le Bassin du Congo.

Pour nombre d’ONG, un manque de reconnaissance de leur rôle, de leurs savoirs traditionnels et de leurs droits tout au long du texte serait une ligne rouge.

– Les subventions du Nord vers le Sud. C’est le nerf des négociations: en coulisses, Nord et Sud marchandent l’aide financière internationale en contrepartie d’engagements chiffrés et ambitieux dans la feuille route.

Les pays en développement –Brésil, Inde et Indonésie en tête– réclament « au moins 100 milliards de dollars par an ou 1% du PIB mondial jusqu’en 2030 ». Cela équivaudrait à multiplier par dix l’aide internationale actuelle pour la biodiversité. Mais le montant est avant tout politique, une demande de solidarité et de justice calquée sur les 100 milliards promis, mais pas totalement versés, dans la lutte contre le changement climatique.

Une douzaine de pays, dont le Canada, le Japon, les Etats-Unis et les principales puissances européennes, ont donné à Montréal quelques premiers signes d’efforts supplémentaires.

Mais arguant ne pas pouvoir décupler leurs aides publiques, ils renvoient à une réforme des flux financiers, aux fonds privés et à la redirection des subventions négatives pour l’environnement dans tous les pays.

Le Sud, qui a arraché un fonds pour les dégâts climatiques à la récente COP27 en Egypte, pousse aussi pour la création d’un fonds dédié à la biodiversité, une promesse datant de la naissance de la Convention sur la biodiversité en 1992 mais jamais mise en place.

Les pays riches, en particulier la France, sont défavorables à cette solution, jugée lente et complexe. Ils privilégient l’hypothèse de créer une branche au sein du Fonds mondial pour l’environnement (FEM).

Eve Bazaiba, ministre de l’Environnement de la République démocratique du Congo, a fustigé cette idée samedi: « Vous voulez ouvrir une fenêtre » au sein du FEM « mais elle existe déjà. Nous, nous voulons une porte, pour accéder à ces fonds », a-t-elle déclaré, réclamant un juste retour pour les services rendus par l’immense richesse écologique du Bassin du Congo.

CONTEXTE

La 15ème Conférence des Parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique (CDB) (en anglais seulement) des Nations Unies est une rencontre internationale qui rassemblera des gouvernements du monde entier. Les participants définiront de nouveaux objectifs et élaboreront un plan d’action pour la nature au cours de la prochaine décennie. La conférence se tiendra du 7 au 19 décembre 2022, à Montréal, au Québec, siège du Secrétariat de la CDB des Nations Unies.

La COP15 sera axée sur la protection de la nature et les moyens de mettre un terme à la perte de biodiversité partout dans le monde. La priorité du gouvernement du Canada est de faire en sorte que la COP15 donne les résultats souhaités pour la nature. Les partenaires internationaux doivent de toute urgence mettre fin à l’alarmante perte de biodiversité dans le monde et renverser la vapeur.

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