Vente d’un bidon d’essence contre 5.000 ou 10.000 FC

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Les pompistes se servent de la pénurie du carburant pour renflouer leurs poches

La semaine du 4 au 11 septembre a été très bouleversante dans la ville de Kinshasa. La pénurie de carburant a fait la joie des uns et le malheur des autres. Si les véhicules à usage personnel tout comme ceux du transport en commun, utilisant l’essence pour carburant, ont été directement frappés de plein fouet par cette pénurie, les usagers des transports n’ont pas été épargnés aussi.  Ces derniers ont payé le lourd tribut de cette situation à cause de l’augmentation des prix des courses.

Pendant ce temps, les pompistes (agents des stations-service) ont trouvé dans cette situation malheureuse, une opportunité de renflouer leurs poches. Selon plusieurs témoignages reçus des motocyclistes et vendeurs de fortune du carburant, appelés « kadhafi », ces vendeurs de carburant dans des stations exigeaient une somme de 5.000FC aux acheteurs contre la vente d’essence d’un bidon de 25 litres, indépendamment de la demande. Ces opérations maffieuses se passaient entre 1h et 2h du matin. « Il faut être patient pour faire le plein dans son réservoir », a laissé entendre un témoin.

De l’autre côté, ce sont des « Kadhafi » qui ont su également saisir l’occasion. 1 litre de carburant contre 5.000 ou 10.000 FC comme « droit de passe». Soit le double du prix normal à la pompe. « Si tu ne veux pas, tant pis. C’est nous qui faisons la loi », disaient-ils aux acheteurs qui qualifient ce prix d’exorbitant.

Malgré les menaces du commandant provincial de la Police de Kinshasa, les pompistes n’ont pas renoncé à leur décision sadique « d’extorquer » la population avec l’aide des vendeurs de fortune qui ont envahi les stations-service partout, le  long de toutes les grandes voies de communication de la capitale. Il semblerait que toute cette maffia se passait avec la bénédiction des gérants des stations-service.

Il n’y a pas à oublier la catégorie des véhicules privilégiés qui, eux, avaient le droit de faire le plein de leurs réservoirs au milieu de la nuit. On ne sait pas plus si, à l’instar des fameux Kadhafi, ceux-ci soudoyaient aussi les pompistes pour acheter, aux heures hors service, au-delà de la quantité requise. Pourtant le ministre des Hydrocarbures était on ne peut plus clair quand il disait qu’il fallait diminuer la quantité de vente de carburant dans des stations-service pour mieux contenir cette pénurie due, selon Didier Budimbu, à un petit incident de retard du bateau transportant le carburant vers la RDC.

Finalement on peut donc donner raison à ceux qui disent que l’ennemi du congolais, c’est premièrement le congolais lui-même. Ce qui se vérifie au vu de toutes les pratiques honteuses qui viennent de se passer dans des stations-service, ayant pour conséquence la fluctuation vertigineuse des prix des transports, avec un impact négatif sur l’économie de la population kinoise.

On espère que le général Sylvano Kasongo parviendra à déployer des éléments dignes et efficaces pour remettre de l’ordre dans ces stations-service transformées en  des endroits où le phénomène  « droit de pass » bat les records de la médiocrité et de la corruption.

 Enock Nseka

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