Réduction des dépenses des institutions

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Tshisekedi emboîte le pas à Sessanga

Finalement, force a été de donner raison au leader d’Envol, le député national élu de Luiza, dans le Kasaï Central, Delly Sessanga, quand il y a de cela plus d’un an, il plaidait pour une réduction drastique des dépenses des institutions : présidence, gouvernement, parlement, gouvernements provinciaux, mandataires des entreprises publiques.  

En effet, selon le député national Sessanga, « la réduction du train de vie des institutions est non seulement un impératif, mais aussi un moyen qui permettra à l’Etat congolais d’économiser annuellement un milliard de dollars ». Une somme qui pourrait être redéployée dans les secteurs de la défense et sécurité du territoire, la justice, l’administration publique et territoriale, la santé et l’éducation.

En premier lieu, Sessanga souhaite la réduction à 250 membres  de l’effectif du cabinet du président de la République qui permettrait de rapporter jusqu’à 100 millions de dollars d’économie et 37 millions de dollars dans la rubrique rémunération.

Aujourd’hui, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, président de la République, dont les yeux se sont dessillés, vient de donner entièrement raison à Sessanga, en se ralliant à sa proposition. Ainsi, lors de la 64ème réunion du Conseil des ministres du 12 août dernier, il a insisté sur la réduction du train de vie de toutes les institutions étatiques. Il est allé même plus loin en recommandant que le budget 2023, en cours d’élaboration, tienne compte, non seulement de cette réduction, mais qu’il programme les dépenses d’investissements prioritairement dans les secteurs sociaux de base, à savoir la santé, l’éducation, le développement rural, les infrastructures d’intégration nationale. Pour atteindre cet objectif, Tshisekedi a instruit les ministres du Budget et du Plan, sous l’égide du Premier ministre Sama Lukonde, de tenir compte de cette priorité dans l’élaboration de la loi des Finances 2023.

Delly Sessanga a toujours déploré l’absence d’un vrai débat de fond sur les finances publiques telles que les questions stratégiques relatives à la réelle dimension normative du budget , ainsi que les sanctions contre les gestionnaires publics, le problème de choix de société, la cohérence des politiques fiscales, la qualité et la composition de la dépense publique, sans oublier la politique d’affectation des recettes publiques additionnelles.

L’élu de Luiza n’a pas tort. Car, il se trouve que « les faiblesses de la situation budgétaire de notre pays expliquent largement l’inefficacité de l’Etat et son incapacité à mettre la RDC sur l’orbite du développement ».

Delly Sessanga : modèle de patriote à suivre

Rappelons que Sessanga, en dehors de militer pour la réduction du train de vie des institutions, prêche lui-même par l’exemple. Non seulement, il a renoncé à ses émoluments au début de la Covid-19 pour soutenir l’équipe de la riposte. De plus, il a décliné l’offre de la jeep Palissade (don du chef de l’Etat). Au moment où certains députés se distinguent par des récriminations et luttent pour l’augmentation de leurs émoluments, sans prendre en considération les conditions misérables de vie de leurs concitoyens. Ou encore ces mandataires des entreprises publiques et les conseils d’administration qui s’arrogent des salaires éléphantesques, alors que les travailleurs croupissent dans une chaîne infernale d’arriérés de salaires.

Curieusement, la proposition de réduction du train de vie des institutions n’a pas connu d’échos dans les milieux des parlementaires. Un seul député national, Jean-Marc Kabund a Kabund, alors président intérimaire de l’UDPS (parti au pouvoir dont le slogan « le peuple d’abord ») et vice-président de l’Assemblée nationale avait soutenu Sessanga dans sa démarche. Sur son compte Twitter, Kabund avait écrit : « Un budget faible avec un train de vie des institutions (60%) le plus élevé au monde est une inconscience collective. Réduire de 50% le train de vie de nos institutions au profit du « Peuple d’abord » serait un acte de responsabilité ». Rien que pour cela, les « combattants » devraient réviser leur opinion sur les dirigeants qui les aiment, tiennent à leurs aspirations d’une vie sociale meilleure.

Kalume Ben Atar

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