Alors que le kulunisme règne en maître à Kinshasa

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La PNC transformée en service de gardiennage

Gardiennage : voilà à quoi est réduite la Police Nationale Congolaise et cela ne date pas d’aujourd’hui. En un mot comme en mille, les policiers de Kinshasa servent de sentinelle pour des restaurants, des magasins, des dépôts , des salons de coiffure ou de massage appartenant à des chinois, indo-pakistanais, tamouls (sri lankais, levantins)…et parfois de porte-mallettes à tout ce beau monde qui n’a en commun que deux choses. De un, ce sont des mercantis qui ne respectent pas la législation congolaise en matière de petit commerce. De deux, ils bénéficient des protections dans certains hauts lieux (politiques, militaires, policiers) du pouvoir.

Pourtant, telle ne devrait pas être la mission de la Police en général et celle de la RDC particulièrement, ne doit pas déroger à la règle. En effet, si la Police doit assurer la protection des biens et des personnes, cela ne veut pas dire qu’on doit l’affecter à la surveillance exclusive et à la protection des biens de certains individus étrangers sans qualité diplomatique, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et ce, au détriment de la collectivité nationale. Pourtant, c’est ce qui se passe malheureusement à Kinshasa. Et sans doute sur toute l’étendue du pays.

Des policiers devenus des sentinelles (au sens propre du mot), des porte-mallettes de quelques mercantis à la peau plus ou moins claire, basané ou tendant au jaune. Des policiers obligés de jouer aux gorilles des marmots ou des femmes de tous ces individus venus vendre du chawarma, de la pacotille, de la marchandise avariée ou des produits piratés. Il n’y a qu’en RDC qu’on peut voir cela !

Pendant  ce temps, des quartiers entiers des communes de Kinshasa ne disposent pas du moindre sous-commissariat ou quand il y en a un par hasard, c’est l’effectif adéquat qui fait défaut. Comment dans ces conditions, résorber le problème du banditisme urbain- kuluna- qui a pris de l’ampleur depuis que le général Kaniama à été jeté pour des raisons obscures aux oubliettes ?

Puisque ces policiers se la coulent douce chez leurs patrons chinois, phéniciens, indo-pakistanais, tamouls , enfin chez tous ces métèques qui se font de l’argent sur le dos du pauvre congolais, comment les « kulunas » ne peuvent-ils profiter de la situation et prendre la place laissée ( involontairement) vacante par les garants de la sécurité ?

A qui la faute ?

Ne jetons pas la pierre sur las policiers de rang qui ne font qu’exécuter les ordres d’en haut. Des sources sûres et indignes de mauvaise foi, nos limiers ont appris qu’il existe dans la Police une Direction chargée de la protection rapprochée des VIP –very important person- des détenteurs de la puissance publique : ministres, députés, sénateurs qui en font la demande. Cette protection est aux bâtiments publics (banques, entreprises, sièges des institutions nationale ou internationales, ambassades…).

Le directeur de ce service peut-il nous assurer que la boutique d’un libanais, l’échoppe d’un hindou-pakistanais, la gargote d’un chinois, le bazar de tout métèque appartient à la catégorie VIP pour bénéficier d’une protection particulière dans une ville comme Kinshasa, où les services de gardiennage sont foison au point que le ministère de l’Intérieur n’en connaît pas le nombre exact ? Tant ils naissent, grandissent et meurent juste le temps de compter jusqu’à dix !

La vérité est simple et claire comme de l’eau de roche. Et en tant que journaliste épris de vérité, je la lâche : pour se faire de l’argent facile et rapidement, les responsables du VIP Police préfèrent les sous-commissariats, les « points chauds »- jargon kinois pour désigner les endroits dangereux fréquentés par les kulunas- pour assurer la protection de leurs vaches à lait, métèques et mercantis. Si tel n’est pas le cas, qu’ils nous le prouvent à l’issue de la lecture de cet article. Mais d’ores et déjà, nous réclamons l’affectation de tous ces policiers en oisiveté chez les métèques dans des commissariats et sous-commissariats pour accomplir ses vraies missions : protéger les biens et les personnes, prévenir tous les troubles à l’ordre public. « Le peuple d’abord » en a marre de se faire agresser, extorquer, violer, cambrioler, voler, sous prétexte que la Police n’a pas d’effectifs suffisants à Kinshasa, alors que chaque magasin, restaurant, salon de …ou de …, appartenant aux métèques arbore son policier de service.

Kalume Ben Atar

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