Le Rwanda attentiste et opportuniste dans sa volonté de nuire à la RDC
Apparemment, rien de solide n’est sorti de la tripartite de Luanda longtemps repoussée, mais finalement organisée grâce à la perspicacité du président angolais Joao Lourenço préoccupé par la tournure des combats à Bunagana.
En quittant le rôle de bouc-émissaire pour celui de parrain et porte-parole des terroristes du M23, Kigali a démontré au grand jour qu’il est derrière ces forces négatives et n’honore pas sa réputation de pays exemplaire en termes de gouvernance. A la vérité, Paul Kagame, hôte de grands sommets du Commonwealth et de la Francophonie, se sent gêné aux entournures, car dans la situation de crise actuelle qui l’implique jusqu’au cou, il n’est pas digne de recevoir des hautes personnalités des pays du monde entier, dont certains ne soutiennent aucunement sa politique hégémoniste.
De deux, une mauvaise évolution des combats actuels à Bunagana menace directement son territoire et peut à tout moment faire basculer l’équilibre de la force en sa défaveur.
Lui qui est entouré des ennemis farouches qui n’attendraient que la première occasion pour faire feu de tout bois. Face à la pression internationale exercée sur sa personne grâce à la diplomatie agissante de la RDC depuis l’avènement de Félix Tshisekedi à la tête du pays, Kigali ne pouvait que reculer, mais pour attendre des moments plus favorables pour faire main basse sur une portion du territoire et des ressources rares de la RDC.
Par conséquent, le repli stratégique de Luanda ne saurait contenter les stratèges de la RDC qui sont désormais mieux renseignés sur les véritables motivations des dirigeants du Rwanda. Sans lâcher la main sur les terroristes du M23 devenus un véritable fusible entre les mains de Kigali, le Rwanda s’invite à la table des négociations pour se faire bonne conscience comme partenaire dans la recherche de la paix dans les Grands lacs et par ricochet, distraire les autorités congolaises qui entreront bientôt dans la période électorale.
A l’heure des désamours, Kigali sait pertinemment bien que Kinshasa l’a vomi et ne le supporte plus. Le combat, à présent, est de voir comment faire perdurer la crise avant de trouver de nouvelles autorités à Kinshasa qui adhéreront facilement à leurs thèses maintenant que Félix Tshisekedi a mis à nu leurs entreprises.
Pour cela, ils vont recourir à la pression des lobbies internationaux qui, à coup des propositions financières, peuvent amener Kinshasa à changer de personnel politique au profit des dirigeants plus malléables, considérées comme à même de dialoguer avec le Rwanda.
En effet, le désastre arrive entre les deux pays après avoir signé des contrats avantageux pour le Rwanda, notamment dans la transformation des minerais congolais.
Tous ces accords ont été suspendus au détriment de Kigali, qui, dans l’entretemps, profite de la gestion de Bunagana pour s’approvisionner en ressources rares de la RDC. N’est-ce pas que la guerre sert aussi à voler les ressources des pays déstabilisés, un peu comme les Russes cannibalisent même les ordinateurs en Ukraine. Pendant la deuxième guerre mondiale, les Allemands sont partis avec les œuvres d’art des pays assiégés, la France commence à peine à restituer les œuvres volés aux pays africains et placés dans ses musées, la Belgique en fait autant. Donc, c’est une aubaine d’avoir une frontière de la RDC sous son contrôle, car les minerais traversent pendant que les armes crépitent.
FEUILLE DE ROUTE
C’est dans ces entrefaites que les Présidents Félix Tshisekedi de la RDC, João Lourenço d’Angola et Paul Kagame du Rwanda ont pris l’engagement, à l’issue du sommet de Luanda, de maintenir le dialogue et d’amorcer un processus de désescalade entre Kinshasa et Kigali, rapporte l’Agence congolaise de presse.
Cet objectif, a-t-elle souligné, se fera graduellement via une feuille de route dite de Luanda axée sur la relance de la commission mixte RDC-Rwanda. En veilleuse depuis plusieurs années, la commission mixte RDC-Rwanda ne s’était plus réunie.
DIALOGUE
La première rencontre de cette commission mixte, cadre de dialogue permanent entre les deux pays, est prévue le 12 juillet à Luanda en Angola.La feuille de route de Luanda note une volonté de normalisation des relations diplomatiques entre Kinshasa et Kigali, la cessation immédiate des hostilités ainsi que le retrait immédiat et sans condition du M23 de ses positions en RDC.
Elle prévoit également le retour dans leur pays d’origine des réfugiés et il y est stipulé que « toute exploitation des ressources naturelles dans la région doit se faire dans le strict respect de la souveraineté des Etats».
REVELATIONS
Après une rencontre à trois, révèle la source, les présidents Joâo Lourenco, Félix Tshisekedi et Paul Kagame n’ont pas signé de communiqué final, mais ils se sont plutôt exprimés devant la presse venue couvrir cette rencontre. Cette rencontre dite de « vérité «, avait mis face à face, le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et son homologue du Rwanda, sous les hospices du président Joao Lourenço et vise à restaurer la confiance entre les deux pays voisins.
J-P Ebonga