Présidentielle 2023 Félix Tshisekedi sous la menace croisée

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Anciens alliés et  nouveaux adversaires se liguent
Les joutes électorales s’annoncent chaudes en République démocratique du Congo où la classe politique a suivi avec attention le bras de fer entre les Français Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Va-t-on vers un tel duel à Kinshasa ? Les augures vont-ils peser pour que les choses ne se passent pas de la même manière au nom des considérations politiciennes, qui obligent certains acteurs à quitter l’arène avant la bataille finale ?
Une chose est certaine, les affiches congolaises pour la présidentielle de 2023 seront de plus alléchantes avec des acteurs politiques qui ont eu à faire leurs preuves tant dans la gestion des affaires publiques que dans les différentes scènes nationales. Parmi ces candidats qui fourbissent leurs armes, il y a en bonne position Moïse Katumbi en safari à travers les provinces du pays, suivi de Martin Fayulu, leader de la coalition Lamuka et président du parti Ecide, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2018.
TRIBUNES
A ces deux, il faut ajouter l’ancien chef de l’Etat Joseph Kabila que ses partisans veulent remettre en selle. Un autre acteur de premier plan est l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito très alerte avec ses tribunes fleuves sur la situation économique de l’ère Kabila-Tshisekedi. Depuis, il a décidé de revenir aux affaires pour matérialiser sa vision en faveur du changement en RDC. Ancien Inspecteur des Finances, il maîtrise très bien les arcanes de la gestion des affaires publiques et sait là où il faut toucher pour arrêter la spirale de la crise actuelle.
Tous ces candidats ont un seul défaut par rapport à Félix Tshisekedi, c’est leur ancrage peu profond au sein de la population. De son côté, l’actuel Chef de l’Etat porté par un parti historique, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), part avec un avantage face à ses futurs challengers. Mais, un avantage fragile au vu de son bilan social aggravé par la pandémie de la Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne, qui risque plus d’éloigner que d’attirer les citoyens ne faisant pas partie de l’Udps.
ALLIANCES
A part l’élément ancrage populaire, il faudra compter sur la capacité à nouer des alliances à l’approche des élections. Ce que Joseph Kabila a fait à travers le Front commun pour le Congo en 2018, actuellement affaibli par des trahisons. Se basant sur ce modèle, le Chef de l’Etat a mis en place en novembre 2020 l’Union sacrée de la Nation. Une plateforme qui, malheureusement, tarde à consolider ses assises, car bâtie sur une vision plutôt qu’une idéologie basée sur des statuts réclamés par ses membres. Le danger est qu’à l’approche des élections et face à l’offre politique et financière qui sera déposée sur la table, de nombreux sociétaires de l’Union sacrée ne poursuivent leur transhumance vers des contrées plus clémentes. Ainsi va la scène politique congolaise avec ses mutations et ses dénégations au nom du positionnement indispensable pour la survie politique.
CHALLENGERS
Pour revenir aux challengers, ils doivent être porteurs d’une vision différente, certes, mais faire des propositions concrètes applicables dans le plus bref délai au vu du niveau de la crise atteint par les populations. Les offres ne manquent pas dans les discours politiques, mais c’est le chemin vers la matérialisation qui pose généralement problème. Car, à ce niveau, les intérêts individuels et collectifs se repoussent et vu le temps succinct, les dirigeants préfèrent refaire leur santé financière au lieu de celle du plus grand nombre.
Les futurs prétendants vont-ils finalement se départir de ces tares congénitales qui tirent les pays africains vers le bas avec des Etats exsangues pendant que leurs dirigeants brillent d’embonpoint ? Katumbi, Fayulu, Muzito ne viendront-ils pas se refaire une santé financière avec tout ce que le Congo comporte comme richesses minières, forestières, hydrauliques… sur le dos des populations. La richesse, dit-on, on ne s’en rassasie pas. Sinon, certains acteurs politiques congolais auraient fait leurs valises pour prendre leurs retraites à la campagne. A la place, ils sont de tous les mandats, de tous les gouvernements, de toutes les négociations juste pour trouver un espace de vie dans le nouveau pouvoir.
POPULISME
Tirant les leçons de la déconvenue de Marine Le Pen en France, l’on peut conclure que le populisme seul ne suffit pas. Il faut faire montre de réalisme, maitriser les paramètres du fonctionnement des affaires publiques et proposer des solutions applicables sur le terrain. C’est là le défi à relever avant de prétendre diriger ce mini-continent.
J-P E

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