Enseignement supérieur et universitaire

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Désaccord entre professeurs locaux et visiteurs

Si le différend entre les enseignants du tertiaire a été élagué (provisoirement) sur base de promesses formelles du gouvernement de revoir la situation sociale de ceux-ci (relèvement du barème salarial notamment), un autre problème et pas des moindres, assombrit le climat social dans nos institutions d’enseignement supérieur et universitaire.

Il concerne la situation des professeurs visiteurs, établis dans des pays étrangers d’Europe ou d’Amérique. Et souvent, rapporte une source universitaire locale, anonymat requise, ces professeurs seraient à la retraite ayant cessé d’exercer.

Ces fameux profs visiteurs ne viennent prester que pendant quelques semaines ou un mois, provoquant généralement un bouleversement dans le calendrier académique et surtout soumettant les étudiants à des cours marathons. De plus, ces profs à temps partiel bénéficient d’avantages « refusés » aux professeurs locaux exerçant à temps plein : nomination en grades ou fonctions académiques.

Appuyés en cela, accusent les profs locaux, par leurs complices de la diaspora, terrés dans tous les couloirs et cabinets de la présidence de la République. Des hommes de la diaspora qui ont suivi Tshisekedi comme des queues accrochées aux croupes.

Et c’est là la pomme de la discorde. Les profs locaux n’entendent pas d’une oreille complaisante que des quidams prestant à temps partiel puissent bénéficier d’un salaire égal au leur ou bénéficient de nomination ou d’avancée en grades. Non, fulminent-ils, un prof visiteur est payé, et c’est partout pareil dans les universités sérieuses, au prorata temporis. C’est-à-dire à la hauteur de sa charge horaire. Et non autrement. Les profs locaux, nous a laissé entendre l’un d’eux, observent encore et le moment venu, passeront aux actes. Ils vont interpeller d’abord le ministre de tutelle pour qu’il prenne les mesures nécessaires pour mettre fin à cette situation. Ensuite, ils vont s’en remettre aux ministres des Finances et  du Budget.

Pourquoi, avons-nous posé la question. Parce qu’ils sont concernés. Car, ce sont eux qui président la chaîne de dépense et tout le bataclan qui s’ensuit. 

«  Prof à Harvard, Yale,Princeton, Oxford, Cambridge, la Sorbonne , Louvain la neuve…Que viendrai-je faire à l’Unikin , l’Upn ou l’Isp/Gombe ? Même à la retraite ? Pour venir dispenser des cours dans des auditoires surchargés au point où des étudiants suivent des cours debout, dans des couloirs ou collés aux fenêtres ? » ironise un assistant de l’Upn. Et un autre, chef de travaux à l’Unikin de renchérir : «  A beau mentir qui vient de loin.

Qu’est-ce qui prouve d’ailleurs que le pedigree de nos fameux profs visiteurs est vrai ? Je vois mal un Mudimbe, un Ngal, un Kadima Nzuji, venir nous disputer des charges horaires et le maigre salaire payé au compte-gouttes. Je les vois plutôt venant en bénévoles, pour le bien des universités qui les ont façonnées ».

Kalume Ben Atar   

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