L’hypocrisie de l’Eglise catholique envers le pouvoir en place
L’Eglise catholique et le régime en place sont obligés de travailler de concert en vue de déblayer le chemin au Pape qui prévoit d’effectuer une visite de 72h en RDC, du 2 au 5 juillet prochain. Le jeudi 3 mars 2022, la délégation de la CENCO aux côtés du Premier ministre SamaLukonde a confirmé l’arrivée du Souverain Pontife. Une équipe d’organisation, composée des membres du gouvernement, des délégués de la présidence et de l’Eglise catholique, serait déjà mise en place.
Grâce à cette organisation, les bonnes bases de la réconciliation entre l’Eglise et le pouvoir semblent posées. Celles-ci seront consolidées par le Pape, qui réunira autour d’une table les deux groupes qui ont plusieurs points divergents surtout sur la question électorale et la gestion de la Res Publica.
Le Cardinal Fridolin Ambongo, Archevêque métropolitain de Kinshasa, reconnu ces derniers temps pour ses positions hostiles au pouvoir, a invité les couches sociales du pays à se montrer unies à l’occasion de cette visite.
Le président de la CENCO, Monseigneur Marcel Utembi, a indiqué que la visite du Pape François est » d’importance évidente dans la mesure où le pape vient raffermir dans la foi les fidèles catholiques en RDC et raviver l’espérance du peuple congolais, qui a besoin de la paix, de la sécurité et du bien-être « .
» Nous prions pour le Saint-Père et confions cette visite au seigneur pour qu’elle se réalise comme annoncée et se passe dans de bonnes conditions. Nous évoquons la bienheureuse vierge Marie, notre dame du Congo, et nos bienheureux Isidore Bakanja et Marie Clémentine Anuarite pour qu’ils intercèdent afin que cette visite apostolique soit une bénédiction pour notre église et pour notre peuple « , a déclaré Mgr. Marcel Utembi lors d’une conférence de presse ce jeudi 3 mars à Kinshasa.
Pour le Premier ministre, au-delà de l’Église, la visite du Pape François est consécutive à l’invitation officielle faite par Félix Tshisekedi. SamaLukonde appelle à une mobilisation de tous les Congolaises et Congolais » pour cette visite qui doit s’inscrire dans la réconciliation et la paix « .
» Cette visite s’inscrit aussi dans l’axe diplomatique, dans le rapprochement de la République démocratique du Congo et le Vatican « , a-t-il renchéri.
Les évêques membres du comité permanent de la CENCO qui sont en assemblée annuelle à Kinshasa ont inscrit à l’ordre du jour de leurs assises les questions liées aux mesures d’application de l’Accord-cadre entre le Saint-Siège et la RD Congo.
Le climat entre le pouvoir et l’église était morose. Les princes de l’église catholique accusaient Tshisekedi de travailler pour des élections non démocratiques. Aussi, les évêques de la CENCO indexaient le pouvoir d’imposer Denis Kadima à la Ceni.
La visite du Souverain Pontife est annoncée après que le couple royal de la Belgique a annulé sa visite en avril en RDC.
Avant le pape François, le pape Jean-Paul II, mort en 2005 et canonisé depuis avril 2014, avait déjà visité la RDC par deux fois, en 1980 et 1985. En RDC, le pape François visitera les villes de Kinshasa et Goma. Après, il est prévu qu’il se rende aussi au Sud-Soudan.
JP Ebonga