Eve Bazaiba défenestre le coordinateur national de la Comifac

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En sous-bassement une demande d’explication adressée à son jeune frère Eric Muene

Le climat à la Comifac (Commission des forêts d’Afrique centrale) regroupant dix pays-membres de la sous-région des Grands Lacs, comprenant notamment la Centre-Afrique, le Gabon, le Congo –Brazzaville, la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda, le Cameroun, le Tchad, pour ne citer que ces pays, n’est pas serein. Il faut ajouter à ces pays l’Angola qui  ratifié le traité de la Comifac en 2021.

En effet, un véritable bras de fer oppose actuellement la Comifac, (dont le siège se trouve au Cameroun), le ministère de tutelle administrative (Environnement et développement durable) piloté par la vice-Première ministre Eve Bazaiba, à la coordination de cette structure placée sous les ordres d’Eric Atundu.

Le nœud du problème serait le voyage effectué(quinze jours durant) sans consentement de la hiérarchie de la Comifac-RDC, par Eric Muene ( il semblerait qu’il serait le jeune frère de Madame Eve Bazaiba) dans l’ex- grande province Orientale et qui lui aurait valu une demande d’explication, de sa hiérarchie. Une demande qui n’avait pas été assortie de sanctions disciplinaires ou autres administratives.  En tout cas, tel est le son de cloche recueilli par nos limiers auprès des services de la Comifac.

Et qui n’a pas été remis en cause par les services du ministère de l’Environnement qui n’ont pas voulu ou qui ont éludé nos tentatives pour en savoir plus sur la question. Mais, toujours est-il que vendredi dernier, Eve Bazaiba signait un arrêté ministériel relevant Eric Atundu de ses fonctions et lui enjoignant, toutes affaires cessantes, de procéder avec son successeur à une remise-reprise.

Eric Atundu qui n’est pas né de la dernière pluie, n’a pas voulu se soumettre à ce diktat. D’autant plus que la lettre de la vice-Première ministre accusait quelques vices de procédure. Primo, elle était adressée au seul coordonnateur de la Comifac, sans copie pour information à la Primature ou à la Présidence de la République. Secundo, dans un cas pareil, le Conseil des ministres aurait statué sur le problème. Ce qui, de l’avis de tous les Congolais, et d’Eric Atundu, le premier concerné, n’avait pas été le cas au cours du dernier Conseil des ministres.

En fait, déplorent bon nombre d’agents de la Comifac, il y aurait en dessous de cette restructuration fantaisiste à la tête de la Comifac-RDC, une volonté manifeste de remplacer un cadre compétent et apprécié de tous les travailleurs par un pion qui obéirait au doigt et à l’œil au ministère de l’Environnement et Développement durable, pour des questions de rétro commission.  Car, il faut le savoir, la Comifac dont le siège est à Yaoundé au Cameroun, bénéficierait, dans le cadre de son extension sur toute la sous-région des Grands Lacs et de la grande forêt équatoriale, des subventions guignées par le ministère de tutelle.

Au fait, c’est quoi la Comifac ? C’est une commission inter-pays ayant en partage la deuxième grande forêt du monde de la planète après l’Amazonie et premier poumon du monde. A en croire les spécialistes environnementaux. Cette structure dont le siège se trouve à Yaoundé, comprend trois organes principaux : – Le sommet des chefs d’Etat qui est l’organe d’orientation,

  • Le conseil des ministres (en charge évidemment des problèmes environnementaux) : organe de décision
  • Le secrétariat général : organe d’exécution.

Les coordinations nationales (dont celle de la RDC) sont les relais du Secrétariat exécutif au niveau de chaque pays-membre.

Que le ministère de tutelle administrative s’en prenne aujourd’hui au Coordinateur national de la Comifac, sous un prétexte aussi futile qu’une demande d’explication adressée à un agent pour divagation, (et même pour abandon de poste, si c’était dans l’administration militaire), relève d’une certaine ignorance des règles administratives les plus élémentaires.

Kalume Ben Atar

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