Protestation contre l’état de siège à Beni

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Un accrochage inédit entre les manifestants et la Police

Il s’est organisé ce lundi 24 janvier, dans la ville de Beni (Nord-Kivu), une manifestation des jeunes et de quelques mouvements citoyens locaux  contre l’état de siège. Selon le mouvement de Lutte pour le Changement (Lucha), un membre de ce groupe est décédé par balle, au cours de cette manifestation.

Malgré l’interdiction de la manifestation par les autorités de la province, les manifestants ont inondé les rues dans la commune de Mukelera, le matin, pour réclamer la fin de l’état de siège proclamé  dans leur province. Ils jugent cette mesure de sécurité « d’inefficace ». 

Cependant, un accrochage a été observé entre les manifestants et les éléments de la Police, dépêchés depuis la nuit du dimanche 23 janvier pour empêcher  le déroulement de cette activité. Des tirs à balles réelles ont été entendus dans cette partie-ouest de la ville.La Police a aussi usé  de gaz lacrymogène

Dans des quartiers tels que Butsili, Kanzulinzuli, Kalinda, Macampagne, Kangayembi, des barricades ont été érigées depuis la nuit pour empêcher l’accès aux manifestants. Mais tout cela en vain. Des sources locales rapportent que ces derniers ont procédé au jet des projectiles contre les forces de la Police placées dans les différents points chauds de la ville.

De leur côté, les organisations de la société civile invitent les manifestants à privilégier « le dialogue avec les autorités de la ville ».

Pour rappel, lors de la dernière session parlementaire de septembre 2021, certains députés ressortissants du Nord-Kivu et de l’Ituri s’étaient farouchement opposés à la onzième prorogation de l’état de siège dont ils ont qualifié les résultats non probants.

Au vu de la manifestation forcée à Beni contre l’état de siège, le commandant urbain de la ville de Butembo a tenu une parade extraordinaire pour mettre en garde la population de son coin.

Il a, au cours de ce rassemblement, annoncé la mise en place d’un dispositif sécuritaire pour contourner toute éventuelle manifestation du genre. « On ne peut pas construire une ville dans le désordre », a martelé le commissaire supérieur principal, Polongoma Di-Ntoto.

Soulignons que depuis la proclamation de l’état de siège dans ces deux provinces en proie à l’insécurité, le mois de mai dernier, plusieurs habitants de ces coins ont rapporté également quelques dérapages émanant des éléments des forces armées. Ils ont décrié notamment l’érection des quelques « péages » par les militaires.

Enock Nseka

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