Etat de la nation

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RAM : une épine au pied de Tshisekedi

Les points qui ont fait défaut (qui ont manqué) dans le discours du président sont le changement des mentalités et surtout le RAM. Ces points ont été évités sur toute la ligne. Dans ce troisième discours depuis que Félix Tshisekedi est au pouvoir, il n’y a « aucune rigueur sur les chiffres et avancées matérielles, du genre j’avais trouvé 10, j’ai ajouté 5, il reste 35; ou, le PIB était à 50, aujourd’hui, il est à 60 ».

Appel à l’unité pour le retour de la paix, élections dans le délai, efforts économiques, fin de l’isolement diplomatique, engagement pour régler les problèmes réels du peuple…tels sont les points évoqués par le président de la République Tshisekedi.

Le président de la République, Félix Tshisekedi, a dans son discours sur l’état de la nation prononcé ce lundi 13 décembre 2021 devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, reconnu que la situation sociale de la population n’est pas « reluisante ».

Le Chef de l’État dit être au courant que beaucoup des ménages peinent à nouer les deux bouts du mois, mais aussi « n’ont pas accès aux services sociaux de base, tels que l’eau, l’électricité, les soins de santé et le transport ».

Tout en soutenant que les mesures prises par le gouvernement en faveur de la population durant cette année, n’ont pas suffi, il a demandé à ce dernier d’accélérer la mise en œuvre des projets à impact rapide et visible.

En République démocratique du Congo, l’amélioration des conditions des vies de la population reste encore un défi.

Suppression de la taxe sur le RAM

Le président de la République a préféré ignoré cette épineuse problématique de RAM par rapport à la situation sociale des Congolais. Cette question relative à la suppression de la taxe sur le RAM (Registre des Appareils Mobiles) fait couler beaucoup d’encre et de salive en République Démocratique du Congo.

Depuis la présentation par le député Boris Mbuku, président de la commission économique, financière et contrôle budgétaire (ECOFIN) de l’Assemblée nationale, du rapport sur l’examen approfondi du projet de loi des finances 2022, le samedi 11 décembre, qui a exigé la suppression sans délai de la taxe RAM, les réactions tombent de partout.

Le dimanche 12 décembre, le député national Claudel Lubaya a indiqué que toute suppression de la taxe RAM, sans remboursement des sommes perçues serait une prime supplémentaire à l’impunité.

« Toute suppression de RAM, sans remboursement des sommes indûment perçues, sans poursuites judiciaires réelles et sans sanctions négociées avec les auteurs de cette escroquerie, serait une prime supplémentaire à l’impunité et tout le contraire de l’État de droit », a dénoncé le député Claudel Lubaya dans un son tweet.

Il convient de rappeler que l’ECOFIN de l’Assemblée nationale a demandé la suppression sans délai de la taxe RAM, qui à l’en croire, n’a pas été retracée, après audition du ministre des PT-NTIC et le DG de l’ARPTC.

Des questions épineuses

Insécurité, corruption, élections, justice, état de droit, gratuité de l’enseignement, Covid-19, social (…) voilà autant de défis qui attendent encore d’être relevés par le président de la République.

Au regard de l’évolution des événements en République démocratique du Congo, mais aussi et surtout au regard des promesses faites au peuple à sa prise de pouvoir en janvier 2019, le chef de l’État est invité à apporter des réponses sûres et durables en cette fin d’année charnière de son quinquennat. De son grand oral ce lundi 13 décembre, devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, le peuple attend de Félix Tshisekedi des orientations claires sur la bonne marche du pays et des assurances pour un avenir meilleur et apaisé.

Conformément aux prescrits de l’article 77 de la Constitution, le chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo  s’est adressé à la Nation à travers les deux chambres du Parlement réunies en congrès, ce lundi 13 décembre 2021, au Palais du peuple à Kinshasa/Ligwala. C’est un exercice de routine auquel est soumis le chef de l’Etat dans le cadre de la redevabilité face au souverain primaire de qui il détient son pouvoir. « Le président de la République adresse des messages à la Nation. Il communique avec les chambres du Parlement par des messages qu’il lit ou fait lire et qui ne donnent lieu à aucun débat. Il prononce, une fois l’an, devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès, un discours sur l’état de la Nation » (Article 77).

Selon des sources proches du Parlement, le président de la République a saisi les bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat, depuis le 3 décembre 2021, afin qu’ils prennent les dispositions idoines. Ce, conformément aux articles 77 alinéa 3 et 120 de la Constitution.

Ce grand oral du chef de l’État est intervenu deux jours avant la clôture de la session parlementaire de septembre. Il s’agira du troisième discours de Félix Tshisekedi sur l’état de la Nation depuis son accession à la tête de la RDC en janvier 2019. L’état des lieux de la Nation que devra dresser le président de la République est attendu dans un contexte où le pays est confronté à la recrudescence de l’insécurité dans sa partie orientale en dépit de l’état de siège qui a été décrété dans le Nord-Kivu et l’Ituri depuis le mois de mai 2021 ainsi que la présence accrue des casques bleus de l’ONU. À cela, il faut ajouter la mutualisation des actions concertées entre les armées ougandaise et congolaise sur le sol congolais pour la traque des ADF.

Dans l’attente des réponses

Mais il y a également, sur le plan politique, la question des élections 2023 avec son épilogue qui se poursuit après l’entérinement des animateurs du bureau « Kadima ».

En effet, ce dernier été à la base d’une controverse entre non seulement les confessions religieuses, mais aussi les acteurs politiques, dont ceux de l’opposition qui n’ont pas encore délégué leurs représentants, s’appuyant sur la suspicion et le manque de consensus qui caractérisent ce processus.

D’autres questions épineuses telles que celles liées à la problématique de la lutte contre la corruption et l’impunité ou encore la justice, l’état de droit et le social qui suscitent beaucoup de réactions dans l’opinion n’ont pas manqué de figurer dans le discours du président Tshisekedi.

Par ailleurs, d’aucuns voulaient entendre la lecture du président de la République sur l’appareil judiciaire, surtout avec la controverse qui a eu lieu autour de la « grâce présidentielle » accordée à l’ex-ministre de l’EPST, Willy Bakonga, ou encore la remise en liberté provisoire de son ancien directeur de cabinet et allié, Vital Kamhere, par la Cour de cassation, alors qu’il avait été condamné à 20 ans,  puis sa peine commuée à 13 ans en appel à la Cour de Kinshasa/Gombe pour des faits de détournement des deniers publics au cours du procès emblématique dit des « 100 jours ».

Les réponses sur la gratuité de l’enseignement ou encore le rajeunissement et la modernisation de l’administration publique, les retombées concrètes de différents voyages présidentiels pour le pays, aussi bien dans sa casquette de président de l’UA que dans celui de la RDC, ont été abordées. La marche politique de l’Union sacrée de la nation née des cendres de la coalition CACH-FCC a aussi été évoquée par Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

JP Ebonga

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