Le Cadre d’intégration économique régionale (CIER) signé entre la République démocratique du Congo et le Rwanda ne prendra pas effet immédiatement. Selon le texte, son application est conditionnée à la « bonne exécution » de deux instruments sécuritaires adoptés dans le sillage de l’Accord de paix de Washington du 27 juin 2025.
Il s’agit du Concept d’opérations (CONOPS), annexé à l’accord, et de l’Ordre d’opération négocié lors de la réunion du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité (JSCM) des 17 et 18 septembre 2025, puis validé par le Comité de surveillance conjointe le 1er octobre. Ce même Comité devra juger de la mise en œuvre effective de ces instruments militaires avant de déclencher l’entrée en vigueur du CIER.
Une mise en œuvre graduelle
Une fois ce seuil franchi, le texte prévoit une application progressive, encadrée par plusieurs mécanismes. Un sommet annuel de haut niveau sur l’intégration économique régionale devra superviser les avancées, le premier étant attendu « au plus tard six mois après la signature ».
Parallèlement, un Comité directeur du CIER sera chargé de piloter l’ensemble du processus. Sa première réunion devra intervenir « dès que possible, mais au plus tard 30 jours après la signature ». Dans les 45 jours, ce comité devra mettre en place des groupes de travail techniques, dont l’un spécifiquement dédié au financement et à la constitution d’une réserve de projets.
Un cadre évolutif et dynamique
Le document insiste sur le caractère « instructif et non normatif » des mesures de mise en œuvre, qui doivent suivre une approche progressive. Les chapitres couvrent des secteurs variés : énergie, infrastructures, chaînes d’approvisionnement en minerais, parcs nationaux et tourisme, santé publique, entre autres.
Le CIER est conçu comme un cadre « évolutif et dynamique », ajustable au fil des travaux des groupes techniques, du Comité directeur et du sommet annuel. Il devra également s’articuler avec les mécanismes régionaux existants (CEPGL, CAE, COMESA, ZLECAf, UA) et intégrer les partenaires internationaux ainsi que le secteur privé.
Une intégration sous condition
En somme, l’intégration économique entre Kinshasa et Kigali reste suspendue à la réussite des instruments sécuritaires. Ce préalable traduit la volonté des deux pays de lier étroitement la stabilité militaire à la coopération économique, dans une région où la paix demeure la clé de toute prospérité partagée.
J-P Djoko
La rédaction


