RDC : Judith Suminwa alerte sur une masse salariale devenue insoutenable

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Le gouvernement congolais est confronté à une explosion de sa masse salariale, un poids budgétaire qui réduit sa capacité à investir dans les secteurs du développement. Déjà fragilisées par l’insécurité persistante dans l’Est du pays, les finances publiques doivent désormais relever ce défi majeur pour préserver l’équilibre des dépenses de l’État.
La Première ministre Judith Suminwa l’a reconnu devant les députés nationaux, le 18 novembre dernier, lors de la présentation de la loi de finances 2026. Elle a indiqué que les pressions liées aux revendications salariales restent « contenues » par le gouvernement, mais deviennent de plus en plus « insoutenables ». Elle a appelé les élus à soutenir la nouvelle politique salariale en cours d’élaboration, notamment par le ministère de la Fonction publique, afin de maîtriser ces pressions.
Cette tension intervient dans un contexte de baisse des recettes publiques, aggravée par l’occupation de deux provinces de l’Est et l’augmentation des dépenses sécuritaires. Selon l’Inspection Générale des Finances (IGF), l’État perd plus de 200 millions de dollars par mois de recettes douanières dans les zones occupées, soit près de 9 % des recettes globales. Le gouvernement affirme compenser ce déficit par une politique de rigueur budgétaire.
En février dernier, une décision avait été prise de doubler les soldes des militaires et les salaires des policiers, afin de renforcer leur motivation à défendre la patrie. De nouvelles unités ont également été recrutées et mécanisées. Pour financer ces mesures, le Chef de l’État avait annoncé une réduction de 30 % des frais de fonctionnement des institutions.
Malgré ces efforts, la pression salariale continue de croître. Lors de la 60e réunion du Conseil des ministres en septembre, le Comité de conjoncture économique a averti que la masse salariale dépassait désormais la moitié des recettes courantes de l’État, fragilisant les finances et réduisant la capacité d’investissement dans les priorités de développement.
Le Comité a recommandé un contrôle rigoureux des effectifs, en poursuivant sans interruption les opérations de vérification menées par les ministères de la Fonction publique et du Budget, afin de restaurer une discipline budgétaire indispensable.
J-P E

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