Dans une note de plaidoyer adressée aux autorités de la République démocratique du Congo, le Collectif des ONG des Droits humains et humanitaires a plaidé en faveur des sinistrés des inondations survenues du 4 au 5 avril 2025 dans la ville-province de Kinshasa.
S’adressant notamment au président de la République, à la Première ministre, ainsi qu’aux autorités provinciales, ces ONG ont exprimé leur engagement à soutenir les sinistrés, à documenter leurs besoins et à poursuivre le plaidoyer auprès des autorités compétentes, afin de garantir une réponse juste et durable pour ces personnes vulnérables, dans le respect des lois du pays.
Selon les signataires de cette note de plaidoyer, plusieurs irrégularités ont été constatées dans l’opération d’indemnisation des sinistrés suite à la désactivation des sites. Ils ont également déploré, lors d’une audience au Palais de la nation, le caractère insuffisant, inégal et partiel des indemnisations promises ou versées.
« En dépit de leurs revendications, les sinistrés insatisfaits n’ont pas obtenu gain de cause. À la suite d’une sortie médiatique du ministre provincial de l’Education nationale, Jeannot Canot, qui assume l’intérim du Gouverneur, nous avons entendu : “Attention aux sinistrés retournés dans les zones à risques.” Les sinistrés étaient révoltés par ce message, alertant sur les prochaines pluies et leurs conséquences », peut-on lire dans le document.
Les victimes n’ont pas apprécié l’attitude du gouvernement provincial, affirmant que les montants destinés à l’indemnisation étaient dérisoires et ne leur permettaient pas d’obtenir des abris sûrs et sécurisés. Cela a conduit à un sit-in à la Cité de l’OUA, qui s’est rapidement déplacé au Palais du peuple.
Concernant les problèmes identifiés, ces ONG ont noté l’absence d’un recensement fiable et transparent des sinistrés, le montant versé ne correspondant pas aux pertes subies, l’absence de justificatifs individuels démontrant les montants perçus par chaque sinistré ou famille, un manque de transparence sur les indemnités par catégorie de ménage, aucune politique de relogement durable mise en œuvre, et l’absence d’une commission chargée du suivi des contentieux.
Il a également été souligné que l’opération d’indemnisation a rencontré des problèmes tels que le manque de suivi médical et psychosocial pour les familles affectées, une communication floue de la part des services publics, et la non-scolarisation des enfants issus des familles sinistrées.
Face à cette situation, les sinistrés ont exigé la réévaluation équitable des pertes subies par le biais d’une commission indépendante, la mise en place d’un fonds d’indemnisation spécifique, l’intégration des sinistrés dans les programmes de relogement social de l’État, ainsi que le suivi psychosocial, médical et juridique des familles les plus touchées. Ils ont également demandé la scolarisation des enfants et leur intégration dans les différents programmes de relèvement communautaire par les Affaires sociales.
Tasambu


