Réunis à Paris ce jeudi 30 octobre, une cinquantaine d’États et d’organisations internationales ont répondu à l’invitation de la France pour tenter de relancer les efforts de paix dans la région des Grands Lacs, en proie à une crise sécuritaire et humanitaire persistante. Si le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue togolais Faure Gnassingbé ont fait le déplacement, plusieurs chefs d’État de la sous-région, dont Paul Kagame, Évariste Ndayishimiye et Yoweri Museveni, ont brillé par leur absence.
Cependant, plusieurs dirigeants clés de la région des Grands Lacs, notamment les présidents Paul Kagame (Rwanda), Évariste Ndayishimiye (Burundi) et Yoweri Museveni (Ouganda), seront absents de cette conférence. En revanche, les co-facilitateurs désignés par l’Union africaine sont attendus, témoignant d’un soutien continental en faveur d’une paix durable.
Les attentes sont multiples : mobiliser des appuis financiers, humanitaires, économiques et diplomatiques. Pour Paris, l’objectif est de restaurer la confiance entre les parties prenantes locales, de proposer des réponses concrètes aux défis humanitaires et de réaffirmer son rôle diplomatique dans une région stratégique où l’influence américaine, qatarie et africaine se renforce.
Mise en garde de Martin Fayulu
L’opposant congolais Martin Fayulu a exprimé ses inquiétudes quant aux priorités de la Conférence de Paris sur la paix dans les Grands Lacs. « Il est à craindre que les priorités soient mal orientées. La conférence devrait se concentrer sur les problèmes humanitaires, l’arrêt des combats et l’application de la résolution 2773. Aucun progrès en matière d’intégration économique régionale ne pourra se faire sans paix et respect de la souveraineté des États », a-t-il déclaré.
Pour le président de l’Ecidé, les discussions économiques envisagées lors de ce sommet ne pourront porter leurs fruits que si les conditions fondamentales – paix, stabilité et souveraineté nationale – sont garanties.
Martin Fayulu rappelle que la région traverse une crise humanitaire et sécuritaire grave, marquée par des violences persistantes à l’est de la RDC et des tensions avec plusieurs pays voisins. Il appelle la communauté internationale à se focaliser sur la protection des civils, le rétablissement d’un cessez-le-feu effectif et la pleine mise en œuvre de la résolution 2773 adoptée récemment par l’ONU.
« Sans paix, il ne peut y avoir ni développement durable ni intégration régionale crédible », a-t-il insisté.
Cette conférence, soutenue par la France et co-présidée par le Togo, s’inscrit en complément des efforts diplomatiques en cours à Doha et Washington. Ce jeudi 30 octobre 2025, une cinquantaine de pays et organisations se réunissent pour évaluer la crise humanitaire dans les Grands Lacs.
J-P E


