Calvaire des filles- mères dans la société congolaise

0
65

Selon les études menées par le Cercle d’étude pour la protection de l’enfant et la famille, en sigle CEPEF , il s’avère que les femmes et les enfants endurent davantage les conséquences néfastes de la situation économico-socio-politique actuelle de la République Démocratique du Congo, qui fort malheureusement, est empirée par la crise économique et financière mondiale.

Les droits des femmes et des enfants sont de plus en plus bafoués en RD Congo malgré la multitude d’instruments juridiques visant à combattre cela et surtout créer un cadre national favorable au plein épanouissement des deux groupes ci-haut cités. Les victimes (femmes comme enfants) sont presque incapables de se défendre vu leur position de faiblesse économique et sociale, mais également à cause des pesanteurs culturelles.

Le phénomène filles mères qui est considéré comme une des conséquences de cette crise multisectorielle génère de prime à bord la stigmatisation dans une société où la maternité reste encore mal perçue lorsqu’elle n’a pas pour cadre un toit conjugale et cela quelque soit le niveau de la crise.

N’ayant, pour la plupart pas développer un niveau de personnalité pouvant leur permettre de faire face ou d’affronter une communauté qui les regarde comme des parias, les jeunes filles qui deviennent mères tôt et sans être mariées sont souvent l’objet d’un rejet, qui, dans certains cas est étendu à leur progéniture. Il s’en suit stress, perte d’estime de soi, incapacité à assumer les nouvelles responsabilités qui s’imposent à elles, etc.
Les filles mères trouvent prises dans un engrenage qui les prédispose à une exclusion définitive de la société. Scolarité arrêtée et avenir hypothéqué conduisent inexorablement à une vie dans la rue qu’elles considèrent, à tord, comme un refuge face à une société qui les a rejetées. D’où, l’observance de l’augmentation de la toxicomanie chez les jeunes filles et de la criminalité du fait des femmes (des avortements clandestins, des bébés jetés dans des poubelles, des enfants abandonnés dans la rue, des KULUNA filles), la féminisation de la pandémie de SIDA etc.

Ignorantes et incapables de défendre leurs droits, les filles mères subissent toutes les formes de violences et les quelques rares qui se tournent vers des activités économiques choisissent celles qui sont précaires, peu rentables et souvent non porteuses. Les nouvelles charges de mère sont écrasantes pour elles parce que souvent elles n’y étaient pas préparées ou mal préparées d’où ces charges de mère sont très mal assumées.
Et pourtant, l’ingéniosité de la fille et de la femme mère n’est plus mise en doute de nos jours. Bien encadrées et accompagnées sur le plan psycho-social, les capacités de ces jeunes mères peuvent être mises à contribution afin qu’elles aient un revenu plus que substantiel et qu’elles deviennent autonomes. Ainsi, l’équipe des psychologues cliniciens du CEPEF, sous la conduite de la Sœur Professeur Jacky BUKAKA PhD, Vice-Présidente du CEPEF, les prennent en charge.
Dans la perspective de création des emplois porteurs par les jeunes filles mères, met en œuvre l’approche AHPER,concue par l’Ecole de Criminologie de l’Université de Kinshasa sous la direction du Professeur Raoul KIENGE KIENGE , pour celles qui sont les plus démunies pour qu’elles acquièrent des compétences susceptibles de les amener vers une autonomisation.
Cependant, devant l’ampleur de cette crise ,le CEPEF éprouve des difficultés dans la mise en œuvre de ce projet car ces vulnérables ont non seulement des besoins sociaux mais aussi des économiques de base .Il est obligé de se tourner vers les partenaires financiers en vue d’améliorer les conditions de vie de ces vulnérables engagés précocement dans les responsabilités sociales et de continuer d’accompagner les filles mères dans le processus de la réinsertion sociale par l’apprentissage d’un métier.

Abandonner ces jeunes filles mères, c’est les exposer à une exclusion sociale certaine avec risque de tomber dans des travers qui vont écourter leur vie. Il est donc impérieux de continuer à former et encadrer ces filles mères et de leur offrir des kits pour la création des Activités Génératrice de revenus.
Plusieurs enquêtes menées par le CEPEF ont également établies un lien entre la non scolarisation et les difficultés d’alimentation d’avec les maternités précoces chez les jeunes filles. Ces dernières sont victimes d’exploitation sexuelle et économique pour des besoins alimentaires, avec tous les risques que l’on peut imaginer face aux Infections Sexuellement Transmissibles et autres Maladies Sexuellement Transmissibles.

Par ailleurs, le lien entre la déperdition scolaire et le cycle infernal de la pauvreté est, à ce jour, plus qu’une évidence. Il est donc impérieux de maintenir ces enfants à l’école et de leur offrir, ne fut-ce qu’un repas par jour pour réduire le risque de leur exclusion sociale.
Ainsi un travail de réseautage incluant plusieurs services est nécessaire dans un esprit de complémentarité.
.
Zagor MUKOKO SANDA

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici