Une alerte du gouvernement Les recettes publiques englouties par la masse salariale

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La Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, a alerté le vendredi 26 septembre 2025, lors du Conseil des ministres, sur le poids préoccupant de la masse salariale qui dépasse désormais la moitié des recettes de l’État, menaçant ainsi l’équilibre des finances publiques. Cette même inquiétude avait récemment été soulevée par le Vice-premier ministre en charge de l’Économie, Daniel Mukoko Samba, qui avait promis des mesures courageuses pour endiguer cette dérive.

Cette situation intervient alors même que le ministère des Finances dresse un tableau encourageant des recettes publiques, portées par une mobilisation accrue des régies financières depuis plusieurs mois.

Pour plusieurs analystes, le gouvernement est à la fois à l’origine et à la solution de ce déséquilibre. En dehors des forces de défense et de sécurité, le gouvernement a déjà, sur instruction du chef de l’État en janvier dernier, suspendu la mécanisation des agents publics et réduit certaines dépenses salariales et avantages accordés aux membres de l’exécutif national et à d’autres institutions.

Cette décision s’inscrit dans une logique de réduction du train de vie de l’État, dans un contexte national marqué par une guerre d’agression qui pèse lourdement sur les dépenses publiques.

Interrogée en août dernier sur l’application concrète de ces mesures, la cheffe du gouvernement avait rassuré la presse qu’une retenue de 30 % était opérée mensuellement sur son salaire, de même que sur ceux des membres du gouvernement et du président de la République.

Mais une question persiste : qu’est-ce qui explique alors la hausse continue de la masse salariale ?

En 2025, aucun recrutement massif n’a été enregistré au sein de l’administration publique, ni de nouvelle mécanisation officielle d’agents. L’unique revalorisation salariale notable a été celle des policiers et militaires, saluée par l’opinion publique. Dès lors, plusieurs Congolais pointent du doigt les traitements avantageux accordés aux membres du gouvernement, députés, sénateurs, gouverneurs et mandataires publics, identifiés comme les principaux consommateurs des recettes publiques.

Ils dénoncent également la persistance des cas de doublons et d’agents fictifs dans les listings de paie, malgré les efforts entrepris par le ministre de tutelle pour assainir le fichier.

Enock Nseka

 

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