L’ancien Premier ministre (de 2012 à 2016), sous le régime de l’ex-président Joseph Kabila, Augustin Matata Ponyo a été reconnu coupable de détournement des fonds publics alloués au projet du parc agroindustriel de Bukanga-Lonzo, au cours d’une audience tenue mardi 20 mai 2025, par la Cour Constitutionnelle.
Pour ces faits, le président du parti Leadership pour la Gouvernance et le Développement (LGD), Matata Ponyo est condamné à 10 ans d’emprisonnement et travaux forcés. Un verdict rendu après un long feuilleton à rebondissements depuis son ouverture en octobre 2023.
En effet, l’ex chef du Gouvernement, Matata Ponyo est reconnu coupable du détournement de plus de 156 millions de dollars, avec le concours de de l’homme d’affaires sud-africain, Christo Grobler Stéphanus et l’ancien Gouverneur de la Banque centrale du Congo, Deogratias Mutombo. Ces deux derniers ont été frappés, chacun, de 5 ans de prison et travaux forcés, pour une autre affaire de détournement de 89 millions de dollars débloqués pour la construction du marché international de Kinshasa.
« Sur les 279 millions de dollars décaissés par le Trésor public, seuls 34 millions de dollars ont été réellement alloués aux activités du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo » , a déclaré Dieudonné
Kamuleta, président de la Cour Constitutionnelle, dans son verdict.
La Haute Cour a instruit le Procureur général près sa juridiction de faire appliquer les 10 ans de prison et les 5 ans de privation d’accès aux fonctions publiques, du droit de vote et de libération conditionnelle au prévenu Matata Ponyo.
Rappelons que l’affaire a débuté en novembre 2020, lorsque l’Inspection Générale des Finances (ICF) a publié un rapport accablant sur la gestion du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, un projet gouvernemental lancé sous le mandat de Matata Ponyo. Cette enquête de l’IGF a révélé qu’environ près de 200 millions des fonds affectés à ce méga projet auraient été détournés.
De son côté, l’ancien chef du gouvernement de 2012 à 2016, Matata Ponyo a toujours nié les faits lui reprochés dans ce dossier. Dans l’une de ses sorties, il avait affirmé que cette affaire était politisée et devenue un chantage pour son refus de rejoindre le camp du pouvoir.
José Mutumbula
