La présidente de l’association des travailleurs domestiques plaide pour la ratification de la Convention 189 de l’OIT

0
242

A l’occasion de la Journée du travail, le 1er mai 2025 à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, l’Association des travailleurs domestiques a marqué pour la première fois sa participation à la cérémonie officielle organisée par le Ministère de l’Emploi au Palais du Peuple.

« Pour la première fois, nous avons marqué notre présence en tant que travailleurs domestiques lors de la Journée du travail. Malheureusement, le ministre de l’Emploi n’a pas mentionné les travailleurs de l’économie informelle dans son discours », a déclaré la présidente de l’Association des travailleurs domestiques, Caroline Lobela.

Lors d’un entretien, elle a plaidé pour la ratification de la Convention 189 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) afin de permettre aux travailleurs domestiques d’accéder à la protection sociale et de jouir de tous les droits comme tous les autres travailleurs.

A travers la C189, Mme Caroline Lobela espère voir cette catégorie de travailleurs exercer son travail décemment, avant de signaler qu’ils sont victimes de licenciements abusifs et d’horaires de travail élastiques. De plus, ils n’ont pas droit au congé, à la retraite, à un contrat de travail, et il n’y a pas de respect du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG).

Selon elle, son association a été créée en 2018 dans le but de pousser la RDC à ratifier cette Convention 189 relative aux travailleurs domestiques, souhaitant ainsi valoriser leur travail.

Elle a pu initier cette ONG à partir de sa propre expérience. « J’ai été travailleuse domestique pendant longtemps, et après avoir subi la violence, le harcèlement et certains sabotages parce que j’étais dans l’ignorance, je me suis lancée dans cette démarche pour que les travailleurs et travailleuses domestiques connaissent leurs droits et devoirs ».

Avec actuellement plus de 500 membres, l’association vise à structurer leur travail, tout en permettant à ses membres de connaître également leurs droits. C’est ainsi que la présidente Caroline Lobela demande à cette catégorie de travailleurs encore non membres de pouvoir adhérer à l’Association des travailleurs domestiques.

Mme Caroline Lobela est permanente à la Confédération Syndicale du Congo (CSC) au département de l’économie informelle. Son association est affiliée à ce syndicat, qui l’accompagne dans l’encadrement de ses membres à travers des formations et des partages d’expérience.

Il convient de signaler que la C189 sur le travail décent pour les travailleurs et travailleuses domestiques a été adoptée à Genève en juin 2011 lors de la 100ème Conférence internationale du travail (CIT). Des pays tels que Maurice, Italie, Bolivie, Nicaragua, Paraguay, Afrique du Sud, Uruguay et Philippines ont déjà ratifié cette Convention.

Un travail sous-estimé

L’OIT a reconnu que dans les pays en développement, où les opportunités d’emploi formel sont historiquement rares, les travailleurs domestiques représentent une proportion significative de la population active et demeurent parmi les plus marginalisés.

Ce travail domestique continue d’être sous-évalué et invisible, effectué principalement par des femmes et des jeunes filles, dont beaucoup sont des migrantes ou appartiennent aux communautés défavorisées. Elles sont particulièrement exposées à la discrimination liée aux conditions d’emploi et de travail, ainsi qu’à d’autres violations des droits humains.

Face à cette réalité, la Convention 189, dans son article 5, stipule que « tout Membre doit prendre des mesures afin d’assurer que les travailleurs domestiques bénéficient d’une protection effective contre toutes les formes d’abus, de harcèlement et de violence ».

Pour l’OIT, les conventions et recommandations internationales du travail s’appliquent à tous les travailleurs, y compris les travailleurs domestiques.

TS

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici