Etant donné que le sujet de la communauté Banyamulenge en République démocratique du Congo (RDC) auquel Paul Kagame se dit protecteur de son peuple fait couler beaucoup d’encre, un briefing spécial a eu lieu le mardi 11 mars à Kinshasa avec le ministre d’État en charge des Travaux publics et de la reconstruction, Alexis Gisaro en compagnie de son collègue de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya.
Le ministre des Infrastructures et Travaux publics, Alexis Gisaro, Tutsi congolais, a fermement rejeté le prétexte avancé par le Rwanda pour justifier une éventuelle invasion de la RDC sous l’idée de protéger les Banyamulenge
« Les Banyamulenge n’ont jamais donné un quelconque mandat au président rwandais pour devenir leur protecteur », a-t-il souligné, lui qui est également membre de cette communauté présente dans l’est de la RDC.
« Moi, comme beaucoup d’autres Banyamulenge, nous ne sommes pas d’accord avec le plan macabre du Rwanda concernant notre pays. Nos problèmes, nous pouvons les résoudre en interne. Nous n’avons pas besoin de l’intervention d’un autre pays. C’est notre État qui nous protège, car il a pour mission de défendre toutes les communautés du pays. Je suis élu dans ce pays. Lorsqu’on parle de discriminations, il faut nuancer les propos, car notre communauté a toujours été représentée dans les institutions », a-t-il déclaré.
Gisaro a rappelé que la RDC est un pays composé de 450 tribus qui, comme toute nation, connaît des défis internes liés à la cohabitation pacifique des communautés.
Selon lui, Kigali instrumentalise ces tensions à des fins politiques et militaires.
Le ministre a tenu à rappeler que la protection des Banyamulenge en RDC relève exclusivement des autorités congolaises.
« C’est la RDC qui protège la communauté Banyamulenge. A Kinshasa, nous avons des membres de cette communauté qui circulent librement. Qu’on me dise où ce prétendu projet d’extermination a été concocté et combien de Tutsis sont massacrés aujourd’hui dans notre pays », a-t-il souligné avant de déplorer les agressions répétées du Rwanda, qui ne font qu’exacerber les tensions communautaires en RDC.
Micha Kisalasala