Depuis juin 2022, l’ONG féministe Si jeunesse Savait exécute, avec l’appui technique de l’ULB-Coopération et le financement de la Belgique, le projet Masculinité positive et Santé co-responsable qui vise à éliminer les attitudes toxiques des hommes et jeunes garçons ainsi que toutes sortes de violence y compris celles basées sur le genre dont les femmes et les jeunes filles sont principalement victimes dans plusieurs secteurs de la vie.
Après plus de deux ans d’exécution de son projet dénommé : « Masculinité positive et Santé co-responsable. Lutte contre la culture du risque et de virilité chez les jeunes » , l’Ong Si Jeunesse Savait (SJS) et son partenaire technique ULB-Coopération ont présenté, vendredi 15 novembre 2024, au centre culturel Boboto à Gombe, les résultats de la capitalisation dudit projet qui a ciblé les élèves, enseignants, motocyclistes et prestataires des soins de cinq communes de la ville-province de Kinshasa à savoir : Bandalungwa, Kintambo, Masina, N’djili et Kimbanseke.
Devant la représentante de l’ambassade de la Belgique en Rdc, de la déléguée et de l’expert de la Cellule Technique de Masculinité (CTM), des facilitateurs du projet ainsi que d’autres acteurs de la société civile, la directrice exécutive de l’ONG Si jeunesse Savait, Madame Agathe Ngomba s’est réjoui des résultats satisfaisants obtenus à travers ce projet.
Prenant la parole à son tour, Docteur Serge Ngaima Kila, représentant de l’ULB-Coopération (partenaire technique de SJS), a éclairé l’assistance en faisant savoir que la présentation des résultats de la capitalisation du projet permet à comprendre la manière de travailler, les écueils rencontrés ainsi que les facteurs de succès ayant conduit à l’atteinte des objectifs fixés.
RÉSULTATS DE LA CAPITALISATION
Selon les données de la capitalisation fournies par la directrice exécutive de Si Jeunesse Savait, ce projet a touché près de 3160 personnes de toutes les cibles sur 3161 attendues, soit 99,9% du résultat atteint. Un indicateur clé du succès dudit projet qui a eu un retentissement positif sur les bénéficiaires.
Outre ces statistiques encourageantes, Mme Agathe Ngomba a révélé que le projet a permis d’élaborer 40 chartes sur la masculinité positive dont 30 pour les écoles, 5 pour les motocyclistes, enfin 5 pour les prestataires de santé. Ces chartes sont des engagements pris par les bénéficiaires du projet qui ont levé l’option d’abandonner les attitudes toxiques pour adopter celles alternatives dites masculinités positives.
En plus, le projet a permis de réaliser un recueil de témoignages et une étude CAP (connaissances, attitudes et pratiques) qui a révélé des indicateurs positifs de changements des attitudes des bénéficiaires en faveur de la promotion de l’égalité de genre et la lutte contre les violences à la suite des séances réflexives et d’échanges croisés.
PERSPECTIVES
A l’issue du projet sur la Masculinité positive et Santé co-responsable, des perspectives ont été notées pour mettre au profit des publics des meilleures expériences issues de celui-ci. Il s’agit entre autres de la mise en place d’un mécanisme d’évaluation, sous forme d’une application, pour faire un suivi des services offerts par les prestataires de santé et motocyclistes, mais également de l’intégration, dans le programme scolaire, du cours sur la masculinité positive.
APPEL AU SOUTIEN DU PROJET
A l’occasion de cette session de clôture, la directrice exécutive de Si Jeunesse Savait a lancé un appel de soutien aux partenaires financiers, afin de permettre la continuité de ce projet qui impacte positivement sur les attitudes et comportements des hommes et femmes à Kinshasa, favorisant un environnement sain et le sentiment du vivre-ensemble.
Pour Mme Agathe Ngomba, il est essentiel de continuer avec la thématique « Masculinité positive » en vue de toucher un large public à travers la ville-province de Kinshasa et d’autres provinces du pays.
TÉMOIGNAGES ET REMISE DES BREVETS
Notons qu’après la présentation des résultats de la capitalisation du projet, quelques bénéficiaires du projet notamment des prestataires de santé, des enseignants, des facilitateurs des élèves et des motocyclistes ont donné des témoignages de changement positif de leurs attitudes grâce aux différentes séances réflexives organisées par Si jeunesse Savait avec l’appui de l’ULB-Coopération.
« La formation de Si jeunesse Savait m’a aidé à offrir des services sur la santé sexuelle et reproductive à tous les usagers, sans stigmatisation(…) » , a témoigné un prestataire de santé, bénéficiaire de la formation.
A la fin de l’étape de témoignages, les intervenants ont répondu à quelques questions des participants, avant de passer à la remise des brevets à une dizaine de facilitateurs et facilitateurs de toutes les cibles du projet. Cette étape a été suivie par une photo de famille et un partage du repas, question de lier l’utile à l’agréable.
Enock NSEKA
