Kinshasa : Pas de transport en commun ce lundi, les chauffeurs disent protester contre les tracasseries routières

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Chantage, c’est l’unique mot que l’on peut employer face au comportement des chauffeurs des transports en commun dans la ville-province de Kinshasa. Ce lundi 29 juillet 2024, aucun véhicule (faisant le transport en commun) n’est sorti sur les artères de Kinshasa.

Les conducteurs ont décrété une grève pour, soit-disant, riposter contre les tracasseries dont ils seraient victimes de la part des agents de l’ordre et ceux commis pour réguler le secteur de transport dans la capitale. Comme il est de coutume, c’est la population qui en paie le lourd tribut.

Pendant ce temps, les mototaximen ont, eux, repris le monopole du transport et font taxer cher aux passagers qui sollicitent leur service : à prendre ou à faire la ligne 11 (expression qui signifie faire les pieds).

A en croire certains passagers interviewés, ces derniers jours la Police et les agents de transport avaient lancé une opération de traque contre les conducteurs qui haussent les prix des courses. « Ces agents de transport et policiers, en tenue civile, se camouflent parmi les clients et payent leur course comme tout passager. Arrivés à la destination, c’est alors qu’ils arrêtent le chauffeur et le receveur,  et leur exigent de rembourser à chaque client le surplus du prix reconnu pour le trajet. Si vous avez payez 1500 FC pour un trajet qui vaut 1.000Fc, on vous rembourse le 500Fc » , a témoigné une dame auprès de notre reporter.

Irrités par la traque menée conjointement par la police et agents de transports, les conducteurs de Kinshasa se sont mobilisés pour ne pas travailler ce premier jour de la semaine, où il y a un fort trafic. Ils disent augmenter les prix des courses à cause des embouteillages qui leur font perdre du temps, aussi à cause de la hausse du prix du carburant à la pompe.

En tout cela, l’Etat congolais est en grande partie responsable. La défaillance de la société Transco est la conséquence de cette hausse des prix de transport. Le secteur de transport à Kinshasa est géré par les privés qui, sans concurrence de l’Etat, dictent la loi et se permettent de grever à moindre rigueur des autorités de la ville.

On espère que le gouvernement s’attelera sur ce problème pour relancer la société Transco qui se retrouve au bord du gouffre.

JOSEPH E. NSEKA

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