Pour faire face à la crise multiforme qui frappe de plein fouet la ville province de Kinshasa, plusieurs Kinois se sont lancés dans diverses activités de survie dont celle de manucure et pédicure en mode ambulatoire. Cette pratique est même immortalisée par Werrason Ngiama , le patron de l’orchestre Wenge Musica Maison Mère dans l’une de ses chansons : « tango oyokaka makelele ya milangi, bana vernis » Qui veut dire : quand tu écoutes le craquètement des bouteilles dans la rue, cela signale la présence des jeunes pratiquant la manucure et pédicure. Ces jeunes gens à la quête de leur survie proposent un service du genre porte à porte pour le soin des ongles tant des mains que des pieds.
Cette prestation a pris de l’ampleur par rapport à la disponibilité de prestataires et aussi avec un prix bon marché contrairement aux cliniques et salons de beauté qui sont dans le formel ; qui ont un prix non accessible à toutes les bourses, et qui de fois prend aussi beaucoup de temps selon une dame rencontrée à Bandalungwa.
Dans les rues et places publiques de Kinshasa « Bana vernis » sont toujours présents. Cette pratique qui est dans l’informel est appréciée par les jeunes filles et dames. Celles-ci préfèrent ces esthéticiens de fortune pour le soin de leurs ongles par rapport aux prix réduits qu’ils proposent.
ENTRE LE PRIX, LA QUALITE DU SERVICE ET L’HYGIENE, IL Y’A UN PROBLEME
Selon Dr Rupens Lulongu, cette pratique de Bana vernis n’est pas sans danger car elle expose la population à un problème de santé publique qui peut créer plus de dégâts sanitaires d’autant plus qu’un bon nombre de ces jeunes gens n’ont pas les petites notions élémentaires liées à l’hygiène.
Ils utilisent des matériels qui ne sont pas seulement de bonne qualité, mais aussi vétustes. Le docteur poursuit que la population est exposée aux maladies telles que le VIH Sida, les hépatites, le tétanos et tant d’autres.
Par contre, comme les bana vernis sont plus préférés que les cliniques et salons de beautés; il serait souhaitable que chacun de demandeurs de ce service ambulatoire prenne de précautions telles que : exiger la stérilisation des matériels avant son utilisation ou catégoriquement que chacun puisse avoir ses propres outils pour qu’il soit à l’abri.
Madame Chantal : « ces soins ne sont pas appropriés et les outils aussi laissent à désirer, c’est mieux de le faire dans un endroit approprié. Premièrement, il y a l’abri et deuxièmement, il y a le service, les outils, les machines et la qualité des vernis qui ne s’enlèvent pas du jour au lendemain, les gens courent un grand danger ».
C’est une activité lucrative pour les prestataires, mais cela représente aussi un danger pour les bénéficiaires de ce service ambulatoire de porte à porte sur le plan sanitaire. A chaque fois que vous avez besoin de ce service, exigez la stérilisation des outils et aussi la vérification pour savoir si ces matériels sont en bon état. A bon entendeur, salut!
J-P E