Contraception et planification familiale en Rdc : Une récente enquête révèle une stagnation de l’avancée réalisée autrefois à Kinshasa
Selon une enquête PMA-RDC phase 3, menée par l’Ecole de Santé Publique de Kinshasa, en collaboration avec le ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, il y a une stagnation du taux de valence contraceptive à Kinshasa. En effet, l’on note que l’utilisation de méthodes contraceptives modernes à Kinshasa a stagné autour de 25% pour toutes les femmes et autour de 30% pour les femmes en union depuis 2020, alors qu’elle a augmenté chez les femmes non mariées, sexuellement actives entre 2020 et 2021. A l’inverse, l’utilisation de méthodes contraceptives modernes est passée de 24% à 29% pour les femmes en union dans la province du Kongo Central.
C’était en présence du premier vice-président du sénat, Honorable Eddy Mundela, du Secrétaire général à la santé, Dr Body Ilonga, de la représentante de la ministre provinciale de la santé de la ville-Province de Kinshasa, et de la directrice du Programme national de santé de reproduction (PNSR), Mme Anne-Marie Ntumba, ainsi que des partenaires, que les résultats de l’enquête PMA-RDC phase 3 sur la planification familiale réalisée à Kinshasa et au Kongo Central ont été présentés, le mercredi 14 septembre dernier. Laquelle enquête a été réalisée dans le but de fournir des données pouvant aider à réduire de la mortalité maternelle, néonatale et infantile à travers la planification familiale.
Selon ces experts, le faible taux de prévalence contraceptive est l’une des causes de décès maternels dans le pays. La RDC fait donc partie de ces pays qui enregistrent des taux de mortalité maternelle, néonatale et infantile les plus élevés.
QU’EN EST-IL DE CES ENQUETES ?
A en croire les résultats de ces enquêtes qui ont été réalisées entre décembre 2021 et mars 2022 sur 1828 ménages et 2326 femmes âgées de 15-49 ans à Kinshasa et 1861 ménages et 1856 femmes âgées de 15-49 ans au Kongo Central, l’utilisation de méthodes contraceptives modernes a stagné autour de 25% pour toutes les femmes et autour de 30% pour les femmes en union depuis 2020, alors qu’elle a augmenté chez les femmes non mariées, sexuellement actives entre 2020 et 2021. L’utilisation de méthodes contraceptives modernes est passée de 24% à 29% pour les femmes en union dans la province voisine du Kongo Central.
Dans ce sens, le Professeur Pierre Akilimali de l’Université de Kinshasa, qui a dirigé ledit projet PMA en RDC, a affirmé que l’implant reste la méthode dominante à hauteur de 42% chez les utilisatrices vivant en union et la contraception d’urgence la méthode la plus utilisée (42%) chez les femmes non mariées sexuellement actives. De toutes les méthodes contraceptives modernes en rupture de stock dans les sites de prestation de santé publics, l’implant demeure la deuxième méthode, la moins en rupture (10%), derrière le DIU (5%).
Le rapport de l’enquête PMA dans la province du Kongo Central, a établi également que l’implant reste la méthode la plus utilisée par les utilisatrices vivant en union, tandis que la contraception d’urgence (30%), et les condoms masculins (22%) constituent les méthodes les plus utilisées par les femmes non mariées sexuellement actives. Les enquêteurs ont aussi fait le constat selon lequel, moins de femmes discutent avec le prestataire de soins de santé ou un agent de santé communautaire sur la planification familiale, durant toute la période de l’enquête. « La différence entre Kinshasa et le Kongo Central est que Kinshasa est quasiment urbain alors que le Kongo central, est constitué en grande partie par une population vivant en milieu rural et avec les activités que certains partenaires organisent au Kongo central se focalisant le long de la route Kinshasa-Matadi », a affirmé le Professeur Pierre Akilimali.
Le rapport note par ailleurs qu’en 2022, les ruptures de stock dans les sites de prestation de santé privés au Kongo Central, sont moindres d’au moins 10 points de pourcentage en comparaison de celles observées dans les sites de prestations publics pour le DIU, l’implant, l’injectable, les pilules et les condoms masculins.
Pour sa part, le secrétaire général à la santé, Dr Body Ilonga, a indiqué que les résultats de la présente enquête vont aider à prendre des actions basées sur les évidences scientifiques sur la planification familiale.
Quant au Vice-président du Sénat, a souligné l’importance d’affecter un budget conséquent dans le secteur de la santé, en général et dans la planification familiale en particulier. Ce afin de renforcer et de concrétiser la vision du Chef de l’état, Félix Antoine Tshisekedi, sur la Couverture sanitaire Universelle, et par ricochet sur la gratuité de la maternité.
Compte tenu de son importance, les auteurs de la présente étude ont plaidé pour que ces enquêtes soient étendues dans d’autres provinces. L’appel a été ainsi lancé aux autorités compétentes et aux autres partenaires pour mettre aussi la main dans la patte.
Sambwe Musenge Carine