Présidentielle 2023: l’Opposition peine à trouver le « joker » face à « Fatshi » !

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La Cour constitutionnelle a rendu publique, la liste définitive des candidats retenus pour la présidentielle du 20 décembre 2023 en RD Congo. Et démenti les pronostics les plus pessimistes, particulièrement ceux qui prédisaient l’élimination de certaines candidatures pour l’une ou l’autre raison évoquée par les adversaires politiques.
Particulièrement, celle de l’ancien gouverneur du Katanga pour le compte du PPRD, déjà invalidée en 2018 pour nationalité douteuse. La plus haute instance judiciaire du pays a même fait mieux en repêchant deux des candidatures recalées à l’étape de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Joëlle Bile (société civile) et Enoch Ngila (indépendant) ont ainsi été ajoutés aux 24 candidats déjà retenus par l’institution d’appui à la démocratie.
Dans les rangs de l’opposition, les décisions de la haute cour ont été accueillies avec ferveur. A l’instar d’Olivier Kamitatu, porte-parole de Ensemble pour la République, le parti politique qui porte la candidature de Moïse Katumbi. « La candidature de Moïse Katumbi doit aux héros du G7 – Mwando, Lumbi, Kyungu – qui ont cru en son étoile, au martyre de C.
Okende, aux souffrances vécues par Salomon Kalonda et Mukebay Mike et à l’engagement de millions de Congolais pour un nouveau Congo. Un très grand pas ! », a-t-il écrit sur son compte X (ex Twitter), lundi 30 octobre.
Mais selon certains observateurs, les décisions de la cour constitutionnelle se lisent également comme un boulevard Tshisekedi, candidat à sa propre succession. Dans une élection à un tour, la multitude des candidatures de l’opposition place le candidat unique de la majorité en position idéale pour profiter de l’éparpillement des voix qui en découlerait.
MATATA, KATUMBI, FAYULU, SESSANGA EN DISCUSSIONS ?
Seule donc une candidature unique de l’opposition pourrait déstabiliser le président de la République sortant, mais il ne semble pas que l’on s’en approche. Même si, selon IndiaOmari, secrétaire général de la Ligue pour la bonne gouvernance et le développement (LGD) d’Augustin MatataPonyo, des discussions sont annoncées entre ce dernier, Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Delly Sessanga.
Sur les antennes de la radio Top Congo et dans les colonnes de Jeune Afrique, DéllySessanga n’a pas arrêté de clamer tout son pessimisme sur la perspective d’une candidature unique de l’opposition. A ses yeux, elle se réduirait à « une des mesures pour endiguer la fraude mais pas pour gagner. Cette idéologie qui ramène à chaque fois la candidature commune comme étant la condition nécessaire et essentielle à la victoire n’est pas fondée », estime-t-il. Et même mieux, ou pire, c’est selon : « Nous avons commis
L’erreur de vouloir se réunir autour des individus pour combattre les individus. Ce que le peuple congolais cherche aujourd’hui, c’est un projet et c’est une vision », explique Delly Sessanga sur Top Congo.
LES RETICENCES DE SESSANGA
Dans les colonnes de Jeune Afrique, le président d’Envol exprime à peu près la même idée. « Considérer que face à un tel pouvoir, il faut un seul candidat pour le battre, c’est en fait alimenter le moteur de la fraude où on veut faire croire aux gens que la présence de plusieurs candidats signifie que la fraude est validée », assure-t-il, selon des médias. Est également connue à cet égard, la position plus que tranchée de Martin Fayulu, le challenger malheureux de la présidentielle 2018, qui se considère et se présente toujours comme le vrai vainqueur de la dernière joute présidentielle. Qui devrait en conséquence être reconduit en qualité de candidat commun de l’opposition. Peu d’observateurs voient le président de l’Ecidé et de ce qui lui reste de la coalition Lamuka modifier cette posture sur base de laquelle il s’est déjà lancé dans une véritable campagne électorale anticipée.

Autant, du reste, que Moïse Katumbi, dont on voit mal comment il renoncerait pour la seconde fois à prendre le départ de la course du 20 décembre prochain alors que la cour constitutionnelle vient de lui en ouvrir les portes. Seul donc Augustin Matata Ponyo présente un profil malléable sur le sujet. Ce qui ne devrait pas suffire. Sans compter les autres candidats non cités, à l’instar du Dr Mukwege et d’Adolphe Muzito, qui ne manquent pas de partisans dans leurs fiefs respectifs du Sud Kivu et du Grand Bandundu. Une candidature unique de l’opposition demeure une équation non résolue, à l’évidence.
J-P E

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