La rareté du carburant frappe toute la République démocratique du Congo depuis quelques semaines. Malgré les efforts du gouvernement pour pallier à cette situation, le prix de vente du carburant grimpe dans certaines provinces. A Goma, dans la province du Nord-Kivu, le litre se vend cette semaine entre 6.000 et 7.000 FC, soit le double du prix normal.
Cette situation a poussé, hier lundi 23 octobre 2023, un groupe des moto-taximen à Goma de manifester contre la hausse du prix du carburant. Arrivés au quartier Matindo, les policiers ont dispersé des manifestants à coup de gaz lacrymogène et des tirs de sommation. Plusieurs stations services ne vendent pas à cause de l’épuisement des stocks. Entre temps, les pétroliers revendiquent le manque de paiement du manque à gagner par le gouvernement. Les quelques stations qui ont un peu des stocks, privilégient les véhicules de l’armée.
Providence Muhiga, président de l’association des pétroliers du Nord-Kivu (APENOKI) s’est exprimé sur la situation à Actualité.cd. « C’est depuis longtemps que nous sommes en train de travailler à perte. Depuis un certain temps, sur le marché international, les produits pétroliers sont en hausse. Le taux de change a également beaucoup grimpé. Avec ces deux éléments, les gens n’arrivent plus à vendre. Beaucoup de stations ont fermé les portes ou ont changé de propriétaires puisque les anciens sont tombés en faillite. Et le peu qui reste ne sait pas renouveler le stock pour ne pas tomber en faillite. Il n’y a plus de stock. Même le peu qui reste est réservé pour l’armée, étant donné que nous sommes dans une zone opérationnelle », a-t-il expliqué.
Rappelons que le Premier ministre et quelques membres de son gouvernement ont échangé mardi dernier avec les pétroliers et les banquiers sur la situation de pénurie du carburant qui prévaut au pays. Au sortir de cette rencontre, qui avait pour but d’harmoniser les vues entre les parties, le ministre des Finances avait rassuré qu’il n’y aura pas de perturbation dans la distribution des produits pétroliers. A en croire, l’argentier, il s’agissait de refinancement d’une partie de manque à gagner par le gouvernement aux pétroliers.
Joseno Nseka
