Repression violente de la manifestation anti-Monusco à Goma: le gouverneur Constant Ndima retrace les faits

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La manifestation anti-Monusco organisée dans la ville de Goma (Nord-Kivu), et qui s’est tournée en drame, continue de faire parler les médias ainsi que des organisations nationales et internationales de defense des droits de l’homme. En effet, 43 personnes ont trouvé la mort au cours de cette manifestation et 56 autres blessées.

Plusieurs observateurs ont condamné la violence usée par les éléments de force de l’ordre pour réprimer cette manifestation qui serait organisée par la secte mystico-religieuse «
La Foi Naturelle Judaïque Messianique vers les Nations».

Cependant, cette situation dramatique connaît plusieurs versions des faits. Interviewé par nos confrères d’Actualité.cd, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, général Constant Ndima recadre les faits autour de la manifestation anti-Monusco du 30 août dernier.

« Depuis la matinée d’hier, je parcours la ville. Ce que j’ai vu, conjointement avec le médecin, et consigné à la morgue du Camp Katindo à l’hôpital militaire, c’était 6 morts initialement. Toutefois, le bilan s’est rapidement aggravé. », fait-il savoir.

Le gouverneur explique que le groupe à l’origine des troubles est apparu il y a quelques mois seulement. Celui-ci est sous la houlette d’un certain Ephraim Bisimwa, qui se proclame prophète et originaire du Sud-Kivu, ajoute le Général Constant Ndima qui affirme que cette secte a déjà paralysé la ville à plusieurs reprises. A en croire le numéro 1 du Nord-Kivu, la tension est montée d’un cran cette semaine lorsqu’ils ont formulé des revendications radicales, notamment le départ de la MONUSCO, l’éviction des Occidentaux et de leurs ONG, et le retrait des forces de l’EAC.

S’agissant la réaction violente des policiers, le Général Constant Ndima souligne la goûte qui a fait débordé le vase de colère : « Nous surveillions leurs mouvements depuis longtemps. Cette fois, ils se sont rassemblés, plus déterminés que jamais.(…) tout a basculé lorsque la police, dans une tentative de contenir la foule, a vu l’un de ses membres capturé, emmené et tragiquement tué par la secte ».

A en croire le gouveneur militaire, la situation a dégénéré lorsque des coups de feu ont retenti. Il regrette: « la manifestation, que nous avions espéré pacifique, a viré au cauchemar ».

Le Général Constant Ndima explique par ailleurs le pourquoi de l’intervention de l’armée: « face à la dégradation rapide de la situation, l’armée a été contrainte d’intervenir, suspectant une menace encore plus grande ».

Signalons qu’en dépit des morts et blessés, les éléments de force de l’ordre ont mis la main sur plusieurs autres manifestants. A propos, le gouvernement central annonce un procès contre les organisateurs de cette marche.

Joseno Nseka

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